Les vacances ont officiellement sonné à Berlin, mais pour plus de 11'000 élèves, les cours ont déjà repris. Pendant deux semaines, en petit groupe, ils vont rattraper le retard accumulé pendant le confinement. Au programme: maths, allemand et anglais.
A 13 ans, ils avaient imaginé leurs vacances autrement, mais cette année scolaire n’est à nulle autre pareille.
"C’est fatiguant de devoir se lever à nouveau aussi tôt le matin, mais bon, c’est quand même pas mal, parce que pendant le coronavirus, on a raté pas mal de choses", reconnaît Caro, élève du collège Wilma Rudolph.
Récupérer les "décrocheurs"
"Au début, j’étais stressé à l'idée de revenir à l’école, mais entre-temps, je dois dire que je trouve ça plutôt sympa", abonde Okowo, élève dans le même collège, où un élève sur cinq va suivre des cours de rattrapage cet été.
L’objectif principal de ce programme financé par la municipalité est de récupérer les "décrocheurs", ces élèves avec lesquels le contact a été rompu pendant la crise du Covid 19.
"Quasiment tous les élèves auxquels nous avons proposé de participer à ces cours d’été se sont inscrits. Ainsi, à une ou deux exceptions près, nous avons réussi à faire revenir 99% de ces élèves à l’école", se réjouit Maria Kottrup, directrice du collège Wilma Rudolphe.
Soutien scolaire "indispensable"
L’initiative, qui repose sur le volontariat, est saluée par les experts. Mais selon Katharina Spieß, experte en éducation à l’institut DIW, cela ne suffira pas pour résorber les inégalités qui se sont creusées pendant la pandémie.
"Cela ne permettra pas aux écoles de faire une rentrée scolaire comme si de rien n’était. Elles doivent impérativement prendre d’autres mesures pour permettre à ces élèves en particulier de se remettre à niveau. Par exemple, en mettant en place du soutien scolaire, en plus de l'enseignement obligatoire pour ces enfants", affirme la spécialiste.
A l’instar de Berlin, plusieurs régions allemandes ouvrent également leurs écoles cet été. La région du Bade-Wurtemberg, au nord de la Suisse, s’apprête ainsi à accueillir quelque 150'000 élèves pendant les vacances.
Anne Mailliet/kkub