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Le plan européen de relance post-coronavirus toujours dans l'impasse

Le sommet de l'UE à Bruxelles se prolonge. La recherche d'un compromis est à la peine
Le sommet de l'UE à Bruxelles se prolonge. La recherche d'un compromis est à la peine / 19h30 / 1 min. / le 19 juillet 2020
Au troisième jour d'un sommet qui devait durer deux jours, les rencontres se sont multipliées entre dirigeants européens dimanche à Bruxelles dans l'espoir d'éviter un échec sur la négociation du plan de relance post-coronavirus.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, médiateur du sommet, a multiplié toute la journée les rencontres en tête-à-tête ou en petits groupes, le plus souvent sur le balcon de son bureau où une longue table a été installée et dont les photos ont rythmé les réseaux sociaux.

L'issue du sommet, le plus long des dirigeants de l'UE depuis celui de Nice en 2000 sur une révision des traités dans le cadre de l'élargissement à l'Est (quatre jours et quatre nuits), reste très incertaine. Les choses "bougent doucement", a avancé une source européenne.

Un plan à 750 milliards

Le Luxembourgeois Xavier Bettel, habitué des sommets depuis sept ans, a avoué avoir "rarement vu des positions aussi diamétralement opposées, sur beaucoup de points". Sur la table des négociations, un fonds constitué par une capacité d'emprunt de 750 milliards d'euros pour relancer l'économie européenne, qui affronte une récession historique, adossé au budget à long terme de l'UE (2021-2027) de 1.074 milliards d'euros.

Les dernières discussions ont surtout porté sur la portion du fonds de relance qui sera consacrée aux subventions, par rapport à ce qui serait reversé aux Etats sous forme de prêts (et donc remboursables). Les pays dits "frugaux" (Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark, auxquels on associe la Finlande) privilégient les prêts et prônent une diminution du volume global du plan.

Unanimité nécessaire

L'unanimité nécessaire des 27 Etats membres rend un accord particulièrement difficile. D'autant qu'il ne s'agit pas du seul point de friction.

Parmi ceux-ci, le lien entre le versement des aides et le respect de l'Etat de droit, qui hérisse particulièrement Budapest et Varsovie, actuellement dans le collimateur de l'UE. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est vivement opposé à ce type de mesure dimanche matin lors d'un point presse. Il a accusé son homologue néerlandais de vouloir le "punir financièrement", et de le "détester" lui et la Hongrie.

Ce type de mesure pourrait pénaliser le gouvernement nationaliste et de plus en plus autoritaire d'Orban si ses homologues jugent que son attaque présumée contre les médias libres et les normes démocratiques est en rupture avec les valeurs européennes.

La chancelière allemande Angela Merkel avait ouvert la journée en prévenant qu'il était "possible qu'aucun résultat ne soit obtenu", tandis que le président français Emmanuel Macron avait averti que les "compromis" ne pouvaient pas se faire "au prix de l'ambition européenne". Tous deux pesaient de tout leur poids pour convaincre les "frugaux".

>> Interview de Valérie Hayer, eurodéputée française LREM dans Forum :

Angela Merkel, Emmanuel Macron, Stefan Lofven et Sanna Marin discutent lors d'un sommet de l'UE à Bruxelles. [AP Photo/Keystone - John Thys]AP Photo/Keystone - John Thys
Sommet de l'UE et plan de relance économique post-coronavirus: interview de Valérie Hayer / Forum / 8 min. / le 18 juillet 2020

ats/asch

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