Emmanuel Macron a critiqué l'opposition à sa demande d'allouer une partie importante des sommes du plan de relance, levées par un emprunt commun de l'UE, sous forme de subventions aux Etats membres. Dans sa ligne de mire: les Etats dits "frugaux" (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), ainsi que la Finlande, très réservés sur ce plan
Le président français a aussi fustigé le comportement du chancelier autrichien Sebastian Kurz, lorsque ce dernier s'est levé et a quitté la table pour prendre un appel téléphonique.
Emmanuel Macron a aussi comparé le positionnement du Néerlandais Mark Rutte, chef de file des opposants, à celui de l'ex-Premier ministre britannique David Cameron lors des négociations.
Pas prêt à un "mauvais accord"
Selon une source européenne, Emmanuel Macron a affirmé que c'était la France et l'Allemagne qui allaient "payer ce plan" et "qu'ils se battent pour l'intérêt de l'Europe quand les frugaux sont égoïstes et ne font aucune concession".
Il a ajouté qu'il "était prêt à s'en aller plutôt que d'avoir un mauvais accord", a précisé cette même source.
Selon les confidences des autres délégations, le président français se serait emporté à plusieurs reprises pendant ses critiques.
Trois jours d'impasse
Les discussions sont dans l'impasse depuis trois jours sur la répartition des fonds. Le plan de relance prévoyait initialement 500 milliards de subventions, dont 325 milliards directement alloués aux gouvernements pour financer leurs plans nationaux, et une possibilité de prêts pour 250 milliards.
Mais les frugaux et la Finlande veulent limiter les aides à 375 milliards.
Ce montant est jugé inacceptable pour Paris et Berlin, prêts à descendre jusqu'à 400 milliards, ce qui reste trop élevé pour les Etats réfractaires, a-t-on appris auprès des délégations.
Prolongations ce lundi
Le dîner a été suspendu et des réunions sont menées pour tenter de sortir de l'impasse.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a reçu plusieurs des protagonistes pour tenter de trouver un compromis. Le sommet est entré lundi dans sa quatrième journée, alors qu'il ne devait durer que deux jours.
Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement, qui ont multiplié les échanges depuis vendredi dans un climat empreint parfois d'exaspération, ont convenu lundi à l'aube de faire une pause avant de se retrouver pour une nouvelle session plénière à 16h.
afp/ther