Le Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/A) et le
Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) «sont des groupements
fondamentaux. Leurs dirigeants, je les considère comme mes fils,
même s'ils sont désobéissants, mais sans eux on ne peut pas faire
la paix», a affirmé Mouammar Kadhafdans un discours de près d'une
heure lors de la séance d'ouverture de la réunion.
Huit factions issues de ces mouvements boycottent ces
négociations, tandis que le chef rebelle historique Abdel Wahed
Mohammed Nour, n'a jamais envisagé d'y assister. Certaines factions
ont critiqué la tenue de cette réunion en Libye, contestant la
neutralité de ce pays dans le conflit. «Je vois que cette
conférence doit s'arrêter là», a-t-il ajouté.
Un conflit tribal
«Si le SLM et le JEM s'opposent à cette conférence dès le
départ, cela veut dire qu'ils n'ont pas besoin de notre aide», a
estimé le numéro un libyen. «Le gouvernement soudanais ne veut pas
lui non plus d'une intervention étrangère», pourquoi alors dépenser
tant d'argent et envoyer des forces dans ce pays, a dit le colonel
Kadhafi.
Selon Mouammar Kadhafi, les Nations unies et l'Union africaine,
qui sont chargées de trouver une issue à la guerre civile au
Darfour, risquent d'échouer dans la résolution d'»un conflit
tribal». Le rôle principal de l'ONU est de résoudre les conflits
entre Etats, et pas entre populations d'un même Etat, a-t-il
expliqué. Il a estimé que «l'internationalisation et la
politisation des conflits internes sont comme de l'huile sur le feu
et ne font qu'empirer les choses».
Efforts voués à l'échec
Kadhafi a proposé par ailleurs de s'occuper lui-même de ce
conflit, en sa qualité de président en exercice du Communauté des
Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), dont fait partie le Soudan.
Les déclarations du dirigeant du pays hôte de la réunion
pourraient saper les efforts des deux organisations pour réussir ce
rendez-vous malgré l'absence des principales factions
rebelles.
ats/bri
Des ministres soudanais à Syrte
Le gouvernement soudanais a envoyé à Syrte une forte délégation d'une trentaine de ministres et responsables, dirigée par l'adjoint du président Omar el-Béchir, Nafie Ali Nafie.
A l'issue du discours de Kadhafi, Nafie a annoncé un cessez-le-feu unilatéral au Darfour.
En 2006, une réunion à Abuja (Nigeria) avait également débouché sur un échec, un seul mouvement ayant adhéré à l'accord de paix avec le gouvernement.
Une triste guerre
La guerre dans cette province de l'ouest du Soudan a fait 200'000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes, selon des estimations généralement admises.
Elles sont contestées par Khartoum qui parle de 9000 morts.