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Les membres de l'UE ont accouché d'un plan de relance historique

Après quatre jours d'intenses négociations, l'Union européenne s'accorde sur un plan de relance de 750 milliards d'euros.
Après quatre jours d'intenses négociations, l'Union européenne s'accorde sur un plan de relance de 750 milliards d'euros. / 19h30 / 1 min. / le 21 juillet 2020
A l'issue de quatre jours et quatre nuits de négociations, les 27 dirigeants européens ont finalement trouvé un accord sur un plan historique destiné à soutenir leurs économies frappées par la crise. Il est basé pour la première fois sur une dette commune.

"Deal!", a écrit en anglais le Belge francophone Charles Michel, président du Conseil européen, tôt mardi sur son compte Twitter. "Jour historique pour l'Europe!", a assuré dans la foulée le président Emmanuel Macron sur le même canal.

"Nous avons un accord. Et un bon accord! Avec un budget 2021-2027 de 1074 milliards et un plan de relance de 750 milliards, jamais l'Union européenne n'avait décidé d'investir de manière aussi ambitieuse dans l'avenir", a expliqué la Première ministre belge Sophie Wilmes.

Lors d'une conférence de presse commune, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont salué une journée "historique" pour l'UE. La première s'est dite "très soulagée" qu'après des négociations difficiles, l'Europe ait montré qu'elle "peut encore agir ensemble". "En deux mois, nous avons réussi à bâtir un consensus pour que ce plan de relance inédit devienne une décision et donc une réalité", s'est félicité le second.

Un total de 750 milliards d'euros

Pour soutenir l'économie européenne qui affronte une récession historique, le plan prévoit un fonds de 750 milliards d'euros, qui pourront être empruntés par la Commission sur les marchés. Il se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux Etats les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27.

Cette émission de dette commune, une première, repose sur une proposition franco-allemande, qui suscitait une farouche opposition de la part des pays dits "frugaux" (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède) rejoints par la Finlande.

Outre ces subventions, 360 milliards d'euros seront disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur. Le plan est adossé au budget à long terme de l'UE (2021-2027), qui prévoit une dotation de 1074 milliards d'euros, soit 154 milliards d'euros par an.

>> Ecouter aussi les explications d'Isabelle Ory depuis Bruxelles :

Isabelle Ory à propos du plan de relance de l'Union européenne.
Isabelle Ory à propos du plan de relance de l'Union européenne. / 19h30 / 1 min. / le 21 juillet 2020

Les pays du sud dans le collimateur

A plusieurs reprises, les pays "frugaux", taxés par certains de "radins", ont menacé de faire capoter ce plan massif de soutien à l'économie, qui profiterait avant tout aux pays du sud comme l'Italie et l'Espagne. Ces pays les plus touchés par l'épidémie sont aussi jugés trop laxistes en matière budgétaire par leurs partenaires du Nord.

Pour vaincre leurs réticences, le président du Conseil européen Charles Michel a dû revoir sa proposition initiale et leur fournir des gages. Notamment en révisant à la baisse les 500 milliards de subventions prévues au départ et défendues par Berlin et Paris.

Mais aussi en augmentant de façon substantielle les rabais accordés à ces pays, qui jugent leurs contributions nettes au budget de l'UE disproportionnées. La correction accordée à l'Allemagne reste stable. Par rapport à la proposition initiale de Charles Michel, ces hausses des rabais vont de 22% pour les Pays-Bas à 138% pour l'Autriche.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le plus difficile à convaincre, avait reconnu que des progrès avaient été faits en sa direction.

>> Le détail du plan de sauvetage analysé dans Tout un Monde :

Un accord a été trouvé à Bruxelles pour le plan de relance économique de l’UE. [Keystone - Martin Ruetschi]Keystone - Martin Ruetschi
Le plan de sauvetage de l'UE / Tout un monde / 4 min. / le 21 juillet 2020

Budget lié aux objectifs climatiques

"Pour la première fois dans l'histoire européenne, le budget est lié aux objectifs climatiques, pour la première fois, le respect de l'Etat de droit devient une condition pour l'octroi des fonds", a annoncé Charles Michel.

Cette conditionnalité rencontrait une forte opposition de la Pologne et la Hongrie, deux pays dans le collimateur de la Commission et du Parlement européen qui ont enclenché une procédure à leur encontre pour des violations de l'Etat de droit.

Viktor Orban, qui avait fait planer des menaces de veto au sommet, a réclamé la fin de cette procédure dite de "l'article 7" à l'encontre de son pays, qui peut en théorie déboucher sur des sanctions. La presse hongroise pro-Orban a salué une "grande victoire".

>> Accord lié au respect de l'Etat de droit, explications de Pierre Bénazet dans le 12h30 :

Un accord a été trouvé à Bruxelles pour le plan de relance économique de l’UE. [Keystone - Martin Ruetschi]Keystone - Martin Ruetschi
Les dirigeants de l'UE adoptent un plan de relance après 4 jours d'intenses négociations / Le 12h30 / 3 min. / le 21 juillet 2020

afp/oang

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