L'affaire avait traumatisé toute l'Allemagne à l'automne 2019. Le 9 octobre peu avant midi, 52 personnes étaient rassemblées dans la synagogue de Halle pour la fête de Yom Kippour. Et le jeune Allemand qui s'était alors présenté devant l'édifice religieux disposait d’un véritable arsenal: huit armes à feu, dont un pistolet et un fusil de chasse, des grenades et des cocktails Molotov.
Son objectif, comme il l'avait dit dans un manifeste publié sur internet juste avant sa tentative d’attentat, était de tuer le maximum de juifs. Mais l'individu n'était pas parvenu à ouvrir la lourde porte verrouillée de la synagogue. Dépité après plusieurs tentatives, il avait alors abattu une passante, puis un jeune homme de vingt ans client d'un magasin de kebabs.
Un solitaire en échec personnel
Dans l’acte d’accusation, l’auteur de cet attentat - qui a reconnu les faits - est présenté comme un personnage solitaire. Il vivait chez sa mère, avait abandonné des études de chimie et semblait reporter tous ses échecs sur les juifs et les musulmans.
Radicalisé sur Internet, il avait fabriqué lui-même la plupart de ses armes, qui se sont enrayées à plusieurs reprises, ce qui a sauvé la vie de nombreux passants qui se trouvaient sur son chemin ce jour-là.
Parmi les personnes qui se trouvaient à l'intérieur de la synagogue de Halle figurait Christina Feist: elle témoigne de son vécu avant d'assister au procès.
Blandine Milcent/oang