La crise du coronavirus a bousculé nos vies. En vingt portraits sensibles, les rédactions des Médias francophones publics partent à la rencontre de ces personnes dont le destin s'est accéléré, qui ont été contraintes au changement ou qui ont précipité leurs projets à venir. Une série inédite à suivre en intégralité tout l'été sur France Inter, RTBF, RTS, RFI et Radio-Canada.
"Ma vie demain": des destins chamboulés par la crise
La culture pour tenir bon
Il crée sa série sur smartphone
A Johannesbourg, des acteurs confinés ont décidé de rompre l’isolement sans trop s’angoisser sur leur avenir. Ils continuent à faire rire et jouer la comédie avec un script dont chacun filme sa partie chez lui.
Le tout est ensuite monté par l’initiateur de la série, Ayanda Makayi, qui s'est dit au début du confinement: "Pourquoi on ne ferait pas un feuilleton sur nos téléphones portables?" Les épisodes sont en effet diffusés sur Instagram.
Elle change pour la musique
En France, le coronavirus chamboule la vie d'Hélène. Cette quinquagénaire a décidé d'entamer une nouvelle vie, musicale.
Cette conseillère en stratégie de marque a aussi changé de domicile. La crise l'a poussée à s'interroger sur la façon de changer individuellement.
Il lance sa plateforme
Impresario, Pascal Viglino est un entrepreneur dans le domaine de la culture en Suisse.
Bloqué dans ses activités à la suite du confinement, il a créé une plateforme qui propose de mettre en relation les musiciens et ceux qui souhaitent égayer le quotidien des résidents en EMS en leur offrant des concerts depuis les jardins ou sur une terrasse.
Elle quitte les planches pour les champs
Salomé Corbo est comédienne. Habituellement, elle passe sa vie sur les planches ou devant une caméra, mais depuis quelques semaines on la voit surtout à quatre pattes dans les champs de maïs.
Le travail à la ferme a été une bouée de sauvetage au niveau financier et un apprentissage inspirant pour cette mère de trois enfants qui vont eux aussi participer à la cueillette des fraises une fois l'année scolaire terminée.
Il mise sur l'(agri)culture
A Strasbourg, Sébastien Pelka croit au circuit court pour l'agriculture. Il avait lancé son entreprise dans l'alimentaire pour relier les petits producteurs et les commerçants.
"Avant on était un peu seuls au monde, mais avec la crise, de nouveaux clients sont arrivés", se réjouit-il.
Entrepreneurs en temps de crise
Elle a eu fin nez
La mode a démarré avant le coronavirus, mais la pandémie a encore renforcé la tendance: la Corée du Sud revient aux plats "fait maison", après des années à se faire livrer et à sortir au restaurant.
Une mini-révolution pressentie par Nam Kyung-hee, dont les cours sur "la cuisine de maman" attirent de nouveaux clients. Le confinement n'a fait que renforcer ses convictions.
Elle change de modèle
Taïna Chalifoux est une jeune entrepreneure qui a dû revoir totalement son mode de fonctionnement. Elle vendait auparavant des machines à café directement à des entreprises.
Ces entreprises étant soit fermées soit en mode télétravail durant la crise, elle s’est tournée vers le commerce en ligne. Elle a rapidement trouvé de nouveaux fournisseurs et vend maintenant du café équitable et des capsules directement à des particuliers. La crise lui a donné l'opportunité de faire grossir son entreprise.
Il ne lâche rien
Rencontre avec Hugo Akdogan, patron d'une entreprise de démolition et maçonnerie dans la région parisienne. Durant la crise, des chantiers de centres commerciaux ont été mis à l’arrêt. La moitié de son équipe a été mise au chômage partiel.
"C'est sûr les centres commerciaux, ce sera moins la mode à l'avenir. Cela veut dire pour nous que nos gros clients arrêtent leurs chantiers, le marché s'effondre. Mais non, je ne lâche rien, partir s'installer à la campagne ce serait la solution de facilité", explique-t-il.
Il loue des campervans
Evan Laloux est le chef d’une entreprise familiale spécialisée en habillage de fenêtres située en Belgique. Depuis 2012, il développe l’entreprise à l’étranger et sur internet.
Mais la crise du coronavirus passe par là. La Belgique se confine et l'entreprise familiale est forcée de s’arrêter. Pendant cette pause imposée, Evan apprend à réfléchir différemment. Et décide d’acheter quatre vans aménagés pour les mettre en location.
Il perd son job et rebondit
Maxime Billen aura bientôt 26 ans. Spécialiste du blockchain, il a perdu son job de "relations manager" au sein d’une société de recherche d'investisseurs à cause de la crise.
Pour s’en sortir, il a multiplié les petits jobs, mais va rebondir en créant son entreprise dans le domaine des relations touristiques. Maxime est en quelque sorte un entrepreneur contraint par la crise du coronavirus.
Le monde de la santé et du social
Il s'occupe des plus vulnérables
Mario Blousin est infirmier dans la région de Montréal. Il travaille dans des centres d'hébergement et de soins de longue durée. Des établissements qui accueillent des personnes en fin de vie, en majorité des personnes âgées.
Avec l'arrivée de nouvelles mesures sanitaires, son milieu de travail a été complètement bouleversé. Les résidants dont il s'occupe sont plus vulnérables et isolés que jamais.
Elle se découvre une vocation
Elodie avait arrêté ses études et essayait de retrouver sa voie. La jeune femme a décidé de faire son service citoyen en maison de repos pour s'y rendre utile en pleine crise.
Suite à son expérience - elle y est restée bénévole jusqu’au 15 juillet - elle a décidé d’entamer prochainement des études d’assistante sociale car elle s’est découverte une vocation.
Elle se porte volontaire
En Afrique de l’Ouest, au Sénégal, le coronavirus a été déclencheur d’un engagement pour le docteur Nicole Gakou.
Jeune médecin, elle s’est portée volontaire au sein de la Croix-Rouge sénégalaise pour participer à la lutte contre le Covid-19.
Elle aide les réfugiés
Maïté est une adjointe administrative qui a perdu son travail à cause de la pandémie. Née à Montréal, d'origine latino-américaine, elle a constaté que bien des réfugiés récents étaient laissés à eux-mêmes.
Elle s’est retroussé les manches et en deux mois a réussi à aider 400 familles de réfugiés et de sans-papiers. Elle souhaite créer une ONG après la crise.
Elle vit plus sainement
Rachel Mandelblat, 25 ans, est une jeune femme qui a changé complètement ses habitudes de vie et de consommation. Elle vise le zéro déchet en mangeant exclusivement des produits locaux et de saison.
Elle plante désormais ses légumes et mène un train de vie beaucoup plus sportif. La jeune femme se laissait un peu aller avant la crise.
Le repli sur soi
Ils font l'école à la maison
Les Pernet-Oggier, à Yverdon, ont trois filles de 5, 7 et 10 ans. La fermeture des écoles a été une révélation pour le couple. Ils ne renverront pas leurs filles à l’école, à moins peut-être qu’un vaccin soit disponible et sûr à 100%.
La mère gère tout. C’est aux parents de trouver sur internet et dans les livres des supports de cours pour que les filles collent aux programmes. Ils seront évalués une fois par année par le canton.
Elle fuit la ville
Sophie Loridon a mis à profit le temps d’arrêt pour chercher une maison à habiter au milieu de nulle part, loin du stress. Sa lassitude de la ville s’est transformée en projet de vie, avec la nouvelle organisation familiale due au confinement. Tout d’un coup, avoir sa fille avec elle tout le temps lui a fait prendre conscience qu’elle voulait absolument que cela continue.
La famille a déménagé en Ardèche à la fin juin et la fillette de 5 ans a été déscolarisée.
Il met sa famille au centre
Pendant des semaines, le confinement a figé toutes les activités, sauf dans la tête. Le cerveau de Martin Hubaut a travaillé pendant la crise du Covid-19, jusqu’à remettre en question son mode de vie.
Plus question de faire passer le boulot avant la vie de famille. Il a décidé de tirer le rideau de son restaurant, dans lequel il passait 14 heures par jour, 6 jours sur 7, et s’est promis de consacrer plus de temps à sa femme et à ses 4 enfants.
Il redécouvre ses enfants
Alexandre Follonier est contrôleur aérien. Pendant la pandémie, il a redécouvert ses deux adolescents et développé une relation très forte avec eux. Il souhaite désormais la maintenir.
Dès la reprise de l’école, son plus jeune a toutefois repris les sorties avec ses amis, faisant passer la famille au second plan. Ce n’est donc pas encore gagné pour Alexandre, mais il a décidé de réduire son taux de travail à 80% pour "regagner" sa famille.
Il fait son deuil
Sur le continent africain, pour éviter une explosion de la pandémie, tous les chefs d’Etat ont rapidement décidé de fermer les frontières aériennes et terrestres. Fin mars, plus aucun déplacement n’était autorisé. Seuls les camions de marchandises et les avions cargo pouvaient traverser les frontières.
Sénégalais, Camerounais, Maliens ou même Français, ils sont nombreux à s’être retrouvés bloqués sur le continent, éloignés de leur famille. Certains n’ont pas vu leur enfant naître, d’autres n’ont pas vu leur proche mourir. C'est le cas de Seydou Badini.