Un 2e engin suspect trouvé à Londres
Une deuxième voiture piégée a été trouvée vendredi à Londres, a annoncé le chef de la section antiterroriste de Scotland Yard, Peter Clarke. Cette découverte était "liée manifestement" au premier véhicule piégé trouvé dans la capitale tôt le matin.
Le deuxième véhicule, une Mercedes bleue, a été découvert dans
Cockspur Street, près de Haymarket, la rue dans laquelle a été
trouvé le premier véhicule neutralisé vendredi matin, a précisé
Peter Clarke. Ce véhicule "contenait des matériaux très semblables
à ceux trouvés dans le premier", a-t-il précisé, "Il y avait une
grande quantité de bidons de carburant et des clous".
Véhicule garé sur un emplacement interdit
Le deuxième véhicule, qui était garé sur un emplacement
interdit, a été emmené à la fourrière qui se trouve en sous-sol,
sous Park Lane, près de Hyde Park. Un ticket a été attribué au
véhicule à 02H30 GMT à la fourrière, a-t-il ajouté. "Cet engin
comme le premier pouvait potentiellement fonctionner et a été
désamorcé" par des spécialistes de la police.
Le premier engin avait été découvert peu après minuit à Haymarket,
près de Piccadilly Circus. Dans l'après-midi, en plus d'une partie
du Park Lane, le plus grand parc de Londres, la police avait aussi
fermé un bout de la Fleet Street, en raison d'un "engin suspect".
La nervosité était perceptible vendredi à Londres.
Bombe puissante
Si elle avait explosé, la première bombe aurait provoqué des
dégâts importants, a déclaré un responsable de la sécurité
britannique. La voiture contenait «une quantité importante
d'essence dans de grands récipients»- 60 litres selon une source
policière -, des «bonbonnes de gaz» et «un grand nombre de clous».
La police a ajouté que si l'engin avait explosé, il aurait pu y
avoir un nombre important de blessé ou morts.
Haymarket est situé dans le West End, le quartier touristique de
la capitale, où sont concentrés la plupart des théâtres. L'accès à
toute la zone a été fermé tout comme la station de métro de
Piccadilly Circus.
Date symbolique?
Ces alertes interviennent deux jours
après la nomination du nouveau Premier ministre Gordon Brown et au
lendemain de l'annonce de la composition du gouvernement
britannique.
En outre, dans un peu plus d'une semaine, Londres doit marquer le
2e anniversaire des attentats du 7 juillet 2005, qui avaient fait
56 morts, dont les quatre kamikazes, dans les transports en commun
de Londres.
Maintenir la vigilance
Après la première alerte, Gordon Brown n'a pas tardé à réagir
pour souligner que cet incident rappelait à la Grande-Bretagne
qu'elle faisait face à une «menace terroriste constante et grave»
et que le public «devait rester en alerte» à tout instant. Il a
précisé que la vigilance devrait être maintenue pour les prochains
jours.
La Grande-Bretagne «fait face à une menace sécuritaire très grave
et très soutenue de la part du terrorisme international», a pour sa
part déclaré la ministre de l'Intérieur Jacqui Smith. Aux
Etats-Unis, la Maison Blanche a appelé les Américains à la
vigilance, tout en soulignant qu'il n'existe aucun signe d'une
menace nouvelle contre les USA.
De la fumée sortait de la Mercedes
Le premier engin explosif a été découvert près d'une boîte de
nuit, appelée "Tiger, Tiger" vers 02h00 locales (01h00 GMT). La
police avait été alertée par des services d'ambulance qui s'étaient
rendus sur place pour soigner un malade et ont cru voir de la fumée
sortir d'une Mercedes. Une voiture, conduite de manière étrange,
était rentrée dans des poubelles déposées sur le trottoir, a
raconté un témoin sur Sky News. Le conducteur n'a pas été
appréhendé.
Le comité "Cobra", qui rassemble les responsables ou représentants
des principaux organes du gouvernement britannique, ainsi que les
services de renseignements (MI5, MI6) et Scotland Yard, en cas de
crise ayant trait à la sécurité nationale, s'est réuni dans la
matinée.
ap/afp/hof/bri
Publié
Une enquête anti- terroriste ouverte
Scotland Yard a ouvert une enquête antiterroriste.
La Grande-Bretagne est actuellement au niveau deux d'alerte antiterroriste, la menace étant considérée comme "grave" par le MI5, les services de renseignements intérieurs.
Le chef de la section antiterroriste de Scotland Yard Peter Clarke a souligné qu'il était trop tôt pour dire si la boîte de nuit était effectivement la cible ou "spéculer" sur les "responsables" de cette opération.
La nouvelle ministre de l'Intérieur Jacqui Smith a demandé au public de signaler tout fait ou comportement suspect à la police.
Les enquêteurs comptent sur les nombreuses caméras de vidéosurveillance pour retrouver la trace du conducteur, qui s'est enfui.
Selon une source gouvernementale, la police étudie d'éventuels liens avec un réseau international, la méthode employée vendredi ayant des similarités avec celle utilisée par les insurgés en Irak.
"Londres sera attaquée"
Un message diffusé sur un site internet parfois utilisé par Al-Qaïda évoquait une attaque à Londres quelques heures avant que la police ne déjoue le premier attentat à la voiture piégée, a indiqué vendredi CBS News.
Le message de 300 mots laissé jeudi sur le forum de discussions Al-Hesbah avertit: "Aujourd'hui, je dis: Réjouissez-vous, au nom d'Allah, Londres sera attaquée", indique le producteur du message qui condamne également l'anoblissement de l'auteur des "Versets sataniques", Salman Rushdie, et le rôle joué par les Britanniques en Irak.
CBS affirme ne pas pouvoir confirmer de façon indépendante un lien entre ce message diffusé jeudi et la découverte vendredi d'une voiture piégée dans le coeur touristique de Londres.