"La démission du Premier ministre a été acceptée, tout le
gouvernement s'en ira avec le Premier ministre", a déclaré le
porte-parole.
Vladimir Poutine a «accepté la démission» du Premier ministre
Mikhaïl Fradkov et de son gouvernement, a indiqué le porte-parole
du Kremlin Dmitri Peskov. Mikhaïl. Fradkov a justifié sa décision
par «l'approche d'événements politiques importants dans le pays et
son propre désir d'offrir au président de la Russie toute liberté
de décision y compris sur les nominations», selon l'agence
Tass.
Un parfait inconnu
Vladimir Poutine a proposé au poste de Premier ministre Viktor
Zoubkov pour le remplacer. Cette candidature sera examinée par la
Douma probablement vendredi, a déclaré le président de la chambre
basse du parlement, Boris Gryzlov.
Inconnu du grand public, Viktor Zoubkov, 65 ans, dirige le Service
fédéral de surveillance financière au sein du ministère des
Finances. Il a travaillé dans les années 1990 au comité des
Relations extérieures de la mairie de Saint-Pétersbourg, dirigée à
l'époque par Vladimir Poutine.
Avant cette annonce surprise, beaucoup considéraient pourtant que
le nouveau Premier ministre qui devrait être nommé serait le
dauphin du président Poutine dans la course à la
présidentielle.
Intérim de Fradkov
Au jeu des rumeurs et des spéculations, le premier vice-Premier
ministre et ancien ministre de la Défense Sergueï Ivanov, 54 ans,
déjà très en vue ces derniers mois, tenait plus que jamais la corde
(lire ci-contre). Mercredi, le quotidien des
affaires «Vedomosti» affirmait qu'il était sur le point d'être
nommé à la tête du gouvernement.
Mikhaïl Fradkov continuera à diriger par intérim le gouvernement
jusqu'à la confirmation par la Douma (chambre basse du Parlement)
de son successeur.
«Dernière marche»
En 1999, l'actuel président avait émergé après avoir été à la
tête du gouvernement. Selon ce schéma, chef des services secrets
(FSB), il fut propulsé Premier ministre et succéda quelques mois
plus tard au président Boris Eltsine démissionnaire.
«Dans l'histoire récente de la Russie, la nomination au poste du
Premier ministre est considérée comme une dernière marche avant la
présidence», relève Maria Lipman, analyste au Centre Carnegie à
Moscou.
afp/sun/nr
Les observateurs du Kremlin sont étonnés
La désignation de Viktor Zoubkov au poste de premier ministre surprend les observateurs du Kremlin, qui attendaient à ce poste plutôt le premier vice-Premier ministre et ancien ministre de la Défense Sergueï Ivanov.
Les apparitions de ce dernier à la télévision, contrôlée par le Kremlin, sont de plus en plus fréquentes, un signe tangible d'une montée en puissance suivi de près par les observateurs, en l'absence de toute transparence dans l'appareil d'Etat.
Les images de MM. Poutine et Ivanov jouant au bowling et au volley sous l'oeil complice des caméras lors d'un voyage la semaine dernière au Kamtchatka dans l'Extrême-Orient russe ne sont pas passées inaperçues.
Tout comme Vladimir Poutine, Sergueï Ivanov, 54 ans, est un ancien du KGB, les services secrets soviétiques, et originaire de Saint-Pétersbourg (nord-ouest).
Ministre de la Défense pendant près de six ans, il a été promu premier vice-Premier ministre en février, une nomination alors déjà interprétée comme une confirmation de son statut de candidat potentiel à la succession de Vladimir Poutine.