"Nous allons engager une expérimentation sur l'extension des compétences de la police municipale dans un cadre qui sera fixé par les ministres" Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, car "la sécurité c'est aussi et d'abord la proximité", a insiste Jean Castex, venu à Nice, où cette expérimentation sera menée, avec les deux ministres en question.
L'annonce a été saluée dans la foulée par le maire LR de la ville Christian Estrosi, farouche partisan d'une telle mesure, et qui a parallèlement annoncé le recrutement prochain de 80 policiers municipaux supplémentaires. "Il nous appartient de prouver que cette confiance est bien placée", a ajouté l'élu, saluant un "discours exigeant".
Stupéfiants, un système d'amendes forfaitaires
Par ailleurs, la "forfaitisation des délits de stupéfiants sera généralisée dès la rentrée", a également déclaré le chef du gouvernement.
Cette procédure, une amende forfaitaire de 200 euros, s'applique à toutes les drogues mais vise d'abord les usagers de cannabis. Elle est déjà appliquée dans plusieurs villes de France comme Reims ou Rennes. L'amende, si elle est réglée sous quinze jours, est minorée à 150 euros. Au-delà de 45 jours, le contrevenant devra s'acquitter d'une majoration fixée à 450 euros.
La mesure aidera les forces de l'ordre à "appliquer une sanction sans délai" et devrait se montrer efficace "contre les points de revente qui gangrènent les quartiers", a affirmé Jean Castex, après avoir déambulé dans le quartier des Moulins, un haut lieu du trafic de drogue à Nice et théâtre de violences depuis plusieurs jours.
150 emplois supplémentaires
Le Premier ministre a également annoncé la création de 150 emplois supplémentaires fin 2020 pour "renforcer l'action pénale de proximité pour la répression de la délinquance du quotidien", une mesure à nouveau saluée par Christian Estrosi.
"La justice a trop longtemps été délaissée", a souligné le Premier ministre, citant le philosophe du XVIIIe siècle Cesare Beccaria: "l'important dans une peine, ce n'est pas sa sévérité mais sa certitude" or "l'État, faute de moyens suffisants, a laissé s'installer l'incertitude".
afp/ther