Le petit pays du Proche-Orient vit la pire crise économique de son histoire, aggravée par le Covid-19 et un contexte politique délicat, exacerbé par les tensions entre le mouvement du Hezbollah, un allié de l'Iran qui domine la vie politique libanaise, et les Etats-Unis.
Ces derniers mois, des dizaines de milliers de Libanais ont été licenciés ou ont vu leurs salaires coupés. La monnaie nationale est en chute libre et les épargnants n'ont pas libre accès à leur argent, à cause de restrictions bancaires draconiennes sur les retraits et les transferts à l'étranger.
L'ONU craint des morts de faim
La situation "devient rapidement hors de contrôle", et certains des Libanais les plus vulnérables "risquent de mourir de faim", s'est inquiétée la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, au début du mois de juillet.
En défaut de paiement, le Liban a adopté fin avril un plan de réformes pour négocier une aide du Fonds monétaire international (FMI), susceptible de redonner un peu de confiance à d'autres bailleurs. Mais après plus de deux mois et 17 séances de négociations entre l'institution basée à Washington et le gouvernement libanais, les pourparlers piétinent.
"Le FMI a quitté la séance des négociations", a indiqué un négociateur libanais. Une autre source libanaise proche du dossier a fustigé les louvoiements des responsables libanais qui veulent éviter les réformes, pourtant réclamées depuis des décennies. "Chaque faction lutte pour ses intérêts personnels et laisse le pays couler".
Le temps presse
Pourtant le temps presse. Près de la moitié des quelque quatre millions de Libanais vivent dans la pauvreté et 35% de la population active est au chômage.
Le ras-le-bol a déclenché en octobre 2019 un mouvement de contestation inédit contre la classe politique inchangée depuis des décennies.
A ce jour, Beyrouth espère environ 10 milliards de dollars d'aide du FMI. Mais il y a "un lobby très puissant" prêt "à brûler le pays pour éviter que soit exposé tout ce qu'il a commis", accuse le négociateur libanais.
agences/ther