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La Mosquée rouge d'Islamabad résiste

De nombreuses femmes sont présentes dans l'édifice religieux
De nombreuses femmes sont présentes dans l'édifice religieux
Le leader de la Mosquée rouge d'Islamabad a appelé jeudi, au lendemain de son arrestation, ses fidèles encore retranchés dans le bâtiment à se rendre aux forces pakistanaises. La tension était à son comble sur place.

L'armée a encore accentué jeudi la pression après deux jours de
siège en faisant exploser des charges "d'avertissement" et en
ouvrant plusieurs brèches. Les étudiants ont répondu en lançant des
grenades et en ouvrant le feu. Ces nouvelles violences se sont vite
interrompues et n'ont fait aucune victime.



Après la reddition la veille de 1200 élèves des écoles coraniques
de la mosquée, une cinquantaine d'autres éléments radicaux ont
quitté jeudi l'établissement, considéré comme un vivier de
militants islamistes et soupçonné de servir de refuge aux talibans
combattants en Afghanistan.

Retranchés avec des armes

Mais 250 hommes et jusqu'à 800 femmes se trouvent encore à
l'intérieur, a assuré le chef de la mosquée Abdul Aziz, et ils sont
en possession de 14 AK-47, a-t-il affirmé jeudi dans un entretien à
la télévision publique, réalisé après son arrestation mercredi
soir.



"Après être sorti, j'ai vu qu'il s'agissait d'un siège massif et
que nous devrions abandonner. Le gouvernement dispose d'importantes
ressources et j'ai réalisé que les gens ne pourront pas rester
longtemps à l'intérieur", a déclaré Abdul Aziz. "Je leur ai dit de
ne pas sacrifier leur vie pour moi", a-t-il ajouté.



Son frère, Abdul Rashid Ghazi, responsable adjoint de la mosquée
et qui y est toujours retranché, a cependant refusé de se rendre.
"Nous ne sommes pas des terroristes. Pourquoi devrions-nous déposer
les armes?", a-t-il lancé, dans un entretien diffusé plus tôt dans
la journée sur une chaîne de télévision privée.



afp/nr/boi

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En rébellion contre Pervez Musharraf

Les violences à la Mosquée rouge sont survenues après des mois de tension. Le 23 juin, ses leaders avaient défié l'autorité du président pakistanais Pervez Musharraf en enlevant plusieurs civils chinois et pakistanais au cours d'une campagne de moralisation.

Allié de poids des Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme", le président Musharraf fait l'objet de plus en plus de pressions, à l'intérieur de son pays comme à l'étranger, pour qu'il maîtrise les radicaux de la Mosquée rouge.

Déguisé en femme

Abdul Aziz , le leader fondamentaliste, a été appréhendé mercredi tandis qu'il tentait de s'échapper de la mosquée déguisé en femme.

Il s'était glissé parmi un groupe d'étudiantes qui quittaient la mosquée après avoir enfilé une burqa, un voile islamique couvrant intégralement le corps et le visage.

Mais la corpulence et la barbe du religieux l'ont trahi et les forces de l'ordre ont eu tôt fait de se rendre compte de la supercherie.