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Pakistan: assaut sur la Mosquée rouge?

L'armée serait sur le point de donner l'assaut à la Mosquée rouge
L'armée serait sur le point de donner l'assaut à la Mosquée rouge
Un assaut sur la Mosquée rouge d'Islamabad semblait se profiler dimanche, après la mort d'un colonel qui pourrait pousser les autorités à durcir le ton, tandis qu'une implication possible d'Al-Qaïda était évoquée.

"Le gouvernement pourrait avoir à repenser sa stratégie", a
averti le vice-ministre de l'Information Tariq Azeem, au sixième
jour des affrontements.



Le président Pervez Musharraf avait jusqu'à présent ordonné à ses
troupes de ne pas lancer de raid contre la mosquée, craignant pour
les femmes et enfants retenus en tant que "boucliers humains" par
les islamistes retranchés, selon les autorités. Le président a
évoqué la situation dimanche matin avec son Premier ministre
Shaukat Aziz. "Ils ont discuté des moyens de dénouer rapidement la
crise, dont la possibilité d'un assaut", a indiqué à l'AFP un haut
responsable.

Après la mort d'un colonel

Le changement de discours a suivi la mort, dimanche, d'un
colonel, portant à 24 le nombre officiel des décès depuis le début
des heurts, mardi, selon un nouveau bilan donné par Tariq Azeem. Ce
dernier a qualifié de "risible" le chiffre de "335 morts" annoncé
le même jour par le chef des irréductibles, Abdul Rashid Ghazi, qui
affirme que les siens sont prêts à mourir pour déclencher une
révolution (lire ci-contre).



Le colonel Haroon Islam a succombé à des blessures par balles
reçues dans la nuit de samedi à dimanche lors d'une nouvelle
opération de dynamitage du mur d'enceinte de la mosquée, a indiqué
un porte-parole de l'armée. Un autre officier a été blessé lors de
l'intervention destinée à secourir les femmes et enfants retenus
dans la mosquée, selon les autorités.

Implication d'Al-Qaïda évoquée

Des sources sécuritaires ont par ailleurs évoqué une possible
implication d'Al-Qaïda. "Nous croyons qu'il y a des militants du
Harkatul-Jihad-e-Islami" à l'intérieur de la mosquée, a indiqué à
l'AFP un haut responsable des services de sécurité. Le
Harkatul-Jihad-e-Islami, le "Mouvement de la guerre sainte
islamique", est interdit au Pakistan. Il est accusé d'avoir été la
principale organisation à offrir un refuge aux membres d'Al-Qaïda
qui ont fui l'Afghanistan à la suite de la chute des
talibans.



Le chef du mouvement, Amjad Farooqi, est accusé d'avoir conduit le
numéro trois d'Al-Qaïda, Khalid Sheik Mohammed, vers l'endroit où
il a décapité le journaliste américain Daniel Pearl, comme il l'a
avoué. "Selon nos renseignements, nous soupçonnons que deux
commandants du groupe sont à l'intérieur (de la mosquée)", a ajouté
le responsable. Selon lui, ils donneraient des ordres aux centaines
d'étudiants islamistes encore retranchés dans l'édifice
assiégé.



ats/afp/hof

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Appel à la révolution islamique

Le chef des irréductibles retranchés dans la Mosquée rouge fondamentaliste assure dans son testament que leur «martyre» déclenchera au Pakistan la révolution islamique qu'il appelle de ses voeux, selon des extraits de ses dernières volontés lus dimanche à l'AFP.

«Notre sang ne coulera pas en vain. Il apportera la révolution islamique dans ce pays», promet Abdul Rashid Ghazi, seul responsable de la mosquée à y être encore retranché, avec des centaines de fidèles.

«Si les étudiants de toutes les madrassas (écoles coraniques, ndlr) de ce pays se dressent contre ce système diabolique, ils peuvent le remplacer par un système islamique», poursuit-il dans son testament, lu à l'AFP par une source au sein de la mosquée.

Abdul Rashid Ghazi, 43 ans, a fait à plusieurs reprises le serment de mourir en martyr plutôt que de se rendre.

Il dit être retranché dans la mosquée avec 1800 étudiants qui, selon lui, ont tous couché sur le papier leurs dernières volontés.