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Grande figure féministe française, l'avocate Gisèle Halimi est décédée

Gisèle Halimi , la défenseuse passionnée de la cause des femmes est morte à l'âge de 93 ans
Gisèle Halimi , la défenseuse passionnée de la cause des femmes est morte à l'âge de 93 ans / 19h30 / 2 min. / le 28 juillet 2020
L'avocate et ancienne députée française Gisèle Halimi est décédée mardi au lendemain de son 93e anniversaire, a annoncé sa famille. Elle avait consacré sa vie à la cause des femmes et au droit à l'avortement.

"Elle s'est éteinte dans la sérénité, à Paris", a déclaré à l'AFP l'un de ses trois fils, Emmanuel Faux, estimant que sa mère avait eu "une belle vie" et précisant: "Sa famille est autour d'elle (...) Elle a lutté pour arriver à ses 93 ans".

Issue d'une famille modeste, Gisèle Halimi était née le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie. Avocate engagée, elle s'était fait notamment connaître lors du procès emblématique de Bobigny, en 1972, où elle avait défendu une mineure jugée pour avoir avorté suite à un viol.

Rôle pionnier dans la dépénalisation de l'avortement

Avec l'actrice Delphine Seyrig lors du procès de Bobigny en 1972. [AFP - Michel Clément]
Avec l'actrice Delphine Seyrig lors du procès de Bobigny en 1972. [AFP - Michel Clément]

Elle avait obtenu la relaxe de la jeune femme et était parvenue à mobiliser l'opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'avortement concrétisée avec la loi Veil en 1975.

Fondatrice en 1971 avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir de l'association pour le droit à l'avortement "Choisir la cause des femmes", elle avait été la même année l'une des signataires du célèbre manifeste des 343 femmes disant publiquement avoir avorté.

Victoire aussi sur l'IVG

Elue députée de l'Isère (apparentée PS) en 1981 à l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir, elle avait alors poursuivi son combat à l'Assemblée, cette fois-ci pour le remboursement de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), finalement voté en 1982. Elle avait ensuite pris ses distances avec le Parti socialiste.

En 1998, elle avait fait encore partie de l'équipe qui avait créé Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne).

afp/oang

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Aussi une carrière d'écrivaine

Parallèlement à sa carrière d'avocate, Gisèle Halimi a mené une carrière d'écrivaine.

Parmi sa quinzaine de titres, figurent "Djamila Boupacha" (1962), du nom d'une militante emblématique du FLN, et une oeuvre plus intimiste comme "Fritna", sur sa mère peu aimante (1999), "pratiquante juive totalement ignorante".

Mère de trois garçons, dont Serge Halimi, directeur de la rédaction du Monde diplomatique, elle avait confié qu'elle aurait aimé avoir une fille pour "mettre à l'épreuve" son engagement féministe.

Dans une longue interview accordée au journal Le Monde en septembre 2019, la nonagénaire s'étonnait encore que "les injustices faites aux femmes ne suscitent pas une révolte générale".