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Début du pèlerinage de La Mecque avec un nombre très réduit de fidèles

Coronavirus: le grand pèlerinage à la Mecque en version très réduite
Coronavirus: le rand pèlerinage à la Mecque en version très réduite / 12h45 / 2 min. / le 29 juillet 2020
Le pèlerinage musulman de La Mecque, nommé Hajj, débute mercredi dans des conditions particulières. Pour lutter contre la propagation du coronavirus, seul un nombre très limité de fidèles a été admis. La déception se fait sentir, aussi en Suisse.

Après avoir longtemps hésité à annuler ce pèlerinage annuel en raison de la pandémie de coronavirus, les autorités saoudiennes ont finalement décidé de le maintenir pour un petit nombre de fidèles.

Alors que 2,5 millions de pèlerins y ont afflué en 2019, moins de 10'000 personnes ont été cette année sélectionnées parmi les habitants du Royaume.

Méthode de sélection controversée

Salim Asani, ressortissant français installé à Riyad, est l'une des personnes à avoir tenté sa chance en déposant une candidature en ligne.

"Il y avait un portail spécifique sur lequel nous avons soumis notre ID et quelques informations d‘authentification comme les noms et prénoms, explique l'homme. J‘avais donc déposé une candidature tout en espérant que mon épouse soit sélectionnée, car elle n‘y est jamais allé. J'aurai donc pu être de facto l'accompagnateur. C'est une grosse déception."

Salim n'est pas le seul déçu. Sur les réseaux sociaux, de nombreux candidats s'interrogent sur le processus de sélection. Les autorités, elles, assurent l‘avoir mené en toute transparence. L'état de santé des candidats a été l'un des principaux critères.

Mesures sanitaires poussées

Les pèlerins sélectionnés, eux, ont été soumis à un test de dépistage et placés en quarantaine à leur arrivée à La Mecque ce week-end. Leurs bagages ont été désinfectés, selon des images des médias audiovisuels officiels.

Chaque pèlerin a reçu un kit contenant des cailloux stérilisés pour le rituel de lapidation de Satan, des désinfectants, des masques, un tapis de prière et un vêtement blanc. Certains ont déclaré avoir reçu des bracelets électroniques servant à surveiller leurs déplacements.

Des équipes d'ouvriers se sont employées à nettoyer et désinfecter les alentours de la Kaaba avant le grand pélerinage de La Mecque. [Ministère saoudien des médias]
Des équipes d'ouvriers se sont employées à nettoyer et désinfecter les alentours de la Kaaba avant le grand pélerinage de La Mecque. [Ministère saoudien des médias]

Contrairement à l'habitude, les pèlerins ne seront pas autorisés à toucher la Kaaba cette année afin de limiter les risques d'infection, ont indiqué les autorités, en disant avoir déployé cliniques mobiles et ambulances sur le terrain pour faire face à toute éventualité.

Les pèlerins devront respecter une quarantaine à la fin du pèlerinage. Le Royaume saoudien a pour l'heure enregistré environ 270'000 cas d'infection, l'un des taux les plus élevés du Moyen-Orient.

Les rares fidèles sélectionnés pour effectuer le pélerinage sont testés à leur arrivée à La Mecque. [Images des autorités saoudiennes - -]
Les rares fidèles sélectionnés pour effectuer le pélerinage sont testés à leur arrivée à La Mecque. [Images des autorités saoudiennes - -]

Réaction en Suisse

Hormis ces quelques fidèles sélectionnés, les musulmans du reste du monde sont privés de ce très important pèlerinage. C'est aussi le cas des musulmans de Suisse, qui sont chaque année environ un millier à s'y rendre.

"Le pèlerinage à La Mecque est le projet de toute une vie, explique Mohamed Levrak, porte-parole de la fondation culturelle islamique de Genève. Ici en Occident, c'est beaucoup d'organisation pour y aller. De plus, cette année, cela tombe pendant les vacances scolaires, une période où les familles peuvent partir plus facilement."

"La première réaction a été le regret, la surprise devant une telle décision, raconte Mohamed Levrak. Mais ensuite on comprend les raisons sanitaires de ce choix, et il faut s'y plier."

>> Ecouter la réaction de Mohamed Levrak, porte-parole de la fondation culturelle islamique de Genève :

La mosquée du Petit-Saconnex, dans le canton de Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
Mohamed Levrak, porte-parole de la fondation culturelle islamique de Genève / La Matinale / 1 min. / le 29 juillet 2020

Nicolas Keraudren / Mouna Hussain / AFP

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