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La Mosquée rouge prise par l'armée

L'armée pakistanaise a pris le contrôle de la Mosquée rouge
L'armée pakistanaise a pris le contrôle de la Mosquée rouge
Les troupes pakistanaises ont pris mercredi le contrôle total de la Mosquée Rouge à Islamabad après deux jours d'affrontements qui ont fait au moins 80 morts.

Les forces de sécurité pakistanaises ont tué la dernière poignée
d'irréductibles qui étaient retranchés dans des tunnels fortifiés
creusés sous la zone résidentielle du site de culte.

Fouilles

Dès l'arrêt des combats, les membres des forces de sécurité ont
commencé à fouiller la zone à la recherche des grenades non
explosées et d'éventuelles mines, à la mosquée et dans une école
religieuse de fille adjacente.



"La première phase visant à nettoyer la zone des militants est
terminée", a déclaré à l'AFP le général de division Waheed Arshad,
porte-parole de l'armée. Selon lui, 73 militants islamistes ont été
tués au cours de l'opération, ainsi que neuf soldats.

Le nombre d'otages surestimé

Le Premier ministre Shaukat Aziz a déclaré qu'aucun corps de
femme ou d'enfant n'avait été découvert. Avant l'assaut, les
autorités avaient accusé les islamistes, dont certains proches
d'Al-Qaïda, de retenir en otage des "centaines" d'étudiants
d'écoles coraniques, dont des femmes et des enfants.



Une soixantaine de femmes et d'enfants sont sortis de l'édifice
depuis le lancement de l'assaut. Des responsables ayant souhaité
garder l'anonymat ont affirmé que beaucoup d'entre eux étaient
hospitalisés.



Quelque 1300 autres personnes, dont deux-tiers de femmes, avaient
pu s'échapper avant le lancement de l'opération. Des responsables
ont reconnu que le nombre de femmes et d'enfants se trouvant dans
le complexe au moment de l'offensive semble avoir été
surestimé.

Appel à la révolte d'al-Zawahiri

Dans une vidéo diffusée sur internet, le numéro deux d'Al-Qaïda,
Ayman al-Zawahiri, a exhorté les Pakistanais à se révolter contre
leur président, Pervez Musharraf. Ce dernier se trouve désormais
face à un défi sans précédent (lire
ci-contre
).



afp/ant

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Après le "martyre", on craint un embrasement

La vive résistance opposée par les occupants de la Mosquée rouge, en plein coeur de la capitale pakistanaise, près du quartier des ambassades, a représenté un défi sans précédent pour le président Musharraf, allié des Etats-Unis dans la "guerre contre le terrorisme".

Le président s'adressera jeudi à la nation afin de présenter "une nouvelle stratégie afin de combattre l'extrémisme et le terrorisme", a indiqué à l'AFP un conseiller présidentiel.

Les Etats-Unis avaient approuvé mardi l'assaut, qualifiant de "responsable" l'attitude du gouvernement.

Les partis pakistanais d'opposition réunis à Londres ont estimé que l'assaut allait encourager l'extrémisme. Pour Imran Khan, leader du parti Mouvement pour la justice, l'assaut devrait provoquer "des conséquences inattendues et dangereuses".

Benazir Bhutto, ancien Premier ministre pakistanais, a quant à elle évoqué le "spectre d'une prise de pouvoir islamiste au Pakistan". "Le siège de la Mosquée rouge montre à quel point certaines parties du Pakistan sont devenues dangereuses", a déclaré Mme Bhutto à la télévision britannique.

Des analystes soulignaient le risque d'embrasement après le "martyre" des radicaux tués à la mosquée, tandis que des organisations d'aide humanitaire ont annoncé leur départ du Pakistan ou la suspension de leurs activités après avoir été attaquées à Batagram (nord-ouest).