En dépit des affirmations répétées des Etats-Unis sur une prise
de responsabilité accrue des Irakiens en matière de sécurité, le
gouvernement irakien «a fait des progrès insatisfaisants pour
accroître le nombre de forces de sécurité irakiennes pouvant opérer
de manière autonome», précise le document de la Maison Blanche.
Mauvaises notes
Ce rapport transitoire montre que sur 18 objectifs au total, les
progrès sont «insatisfaisants» pour huit objectifs, «satisfaisants»
pour huit autres tandis que deux derniers objectifs ont eu des
résultats mitigés.
Le document, rédigé par le Conseil national de sécurité, se veut
la première évaluation de la situation en Irak depuis l'annonce en
janvier d'une nouvelle stratégie américaine pour ce pays.
Critiques à l'égard d'Al-Maliki
Le texte reproche un manque d'efforts du «gouvernement irakien
pour développer un programme de désarmement efficace pour les
milices». Il relève aussi que le Parlement irakien a échoué pour
l'instant à adopter, et même à commencer à examiner, une loi
décisive pour l'industrie pétrolière du pays qui pourrait atténuer
les hostilités entre communautés.
Il est aussi critique à l'égard du gouvernement du premier
ministre Nouri al-Maliki qui n'a pas réussi à obtenir une loi
facilitant l'accès à des postes publics pour les anciens membres du
parti Baas de Saddam Hussein. Les Etats-Unis considèrent cette loi
comme indispensable pour faire baisser les tensions communautaires
entre les chiites et la minorité sunnite du pays.
Iran et Syrie épinglés
En dépit de ces critiques, George W.Bush a déclaré qu'il
maintenait sa «confiance» dans le premier ministre. «Oui, j'ai
confiance en lui, mais je comprends aussi à quel point c'est
difficile. Je ne cherche pas d'excuses, mais c'est difficile», a-t
il dit, plaidant pour plus de patience.
Sur le front diplomatique, le rapport accuse l'Iran et la Syrie de
contribuer aux attaques menées contre les Irakiens et les forces
américaines en Irak.
ats/afp/ant
Stratégie très impopulaire
Un rapport définitif sur la stratégie américaine est attendu le 15 septembre sur la base de l'évaluation qui sera faite alors par les commandants militaires américains présents sur le terrain.
George W.Bush avait annoncé en janvier un renfort de 30'000 soldats américains en Irak pour tenter de pacifier ce pays. Les Etats-Unis comptent actuellement quelque 160'000 militaires en Irak.
Cette stratégie est très impopulaire aux Etats-Unis où de plus en plus de parlementaires, démocrates comme républicains, demandent une échéance au déploiement en Irak.
Sur le terrain
Au chapitre des violences, au moins vingt personnes ont été tuées dans la journée, dont treize lors de violents affrontements entre des miliciens chiites et l'armée américaine à Bagdad. Parmi ces victimes figure un reporter photo de l'agence Reuters.
Par ailleurs, cinq activistes qui tentaient de placer des bombes au bord d'une route ont été tués dans un raid aérien à Diwaniyah, à 180 km au sud de Bagdad.
Enfin, l'armée américaine a annoncé la mort d'un de ses soldats, tué dans une attaque à l'est de Bagdad.