Un an après des manifestations sans précédent depuis sa rétrocession en 1997, la région théoriquement semi-autonome connaît une reprise en main très forte par le pouvoir chinois depuis que Pékin lui a imposé fin juin une loi controversée sur la sécurité nationale.
Elle a notamment été marquée par l'arrestation mercredi soir de quatre étudiants, dont un âgé de 16 ans, les premières interpellations par l'unité de la police hongkongaise créée pour veiller au respect de ce texte de loi draconien.
Et jeudi, les autorités ont invalidé les candidatures aux élections de septembre de 12 militants prodémocratie, alors que leur camp abordait cette échéance galvanisée par son triomphe aux scrutins locaux de novembre 2019.
"Mépris total des Hongkongais"
"Pékin fait preuve d'un mépris total à l'égard de la volonté des Hongkongais, foule aux pieds (...) l'autonomie de la ville et cherche à maintenir le parlement hongkongais sous son joug", a dénoncé dans un tweet Joshua Wong, qui avait en 2014 été le visage du "Mouvement des Parapluies".
Plus de 600'000 Hongkongais avaient participé mi-juillet aux primaires organisées par le camp pro-démocratie dans la ville de 7,5 millions d'habitants, une consultation largement analysée comme un grand succès populaire.
Joshua Wong, qui n'avait déjà pas eu le droit de se présenter aux élections locales, a dénoncé "la mesure de répression la plus importante" contre le camp prodémocratie, expliquant que les autorités avaient disqualifié "presque tous les candidats prodémocratie, depuis les groupes progressistes les plus récents aux partis modérés traditionnels".
agences/asch
Système alambiqué
Le Conseil législatif (LegCo, Parlement local) compte 70 membres désignés selon un système alambiqué qui garantit presque à coup sûr une majorité au bloc pro-Pékin. Seuls 35 sont élus au suffrage universel direct, les autres étant principalement désignés par des groupes socio-professionnels acquis à Pékin.
Après les élections de 2016, plusieurs élus prodémocratie avaient été disqualifiés pour avoir délibérément modifié leur prestation de serment pour y manifester leur hostilité vis-à-vis de l'influence de la Chine.
Mais les mouvements prodémocratie espéraient cette fois traduire dans les urnes le succès de leur mobilisation de l'an passé.