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Pakistan: milliers d'islamistes en colère

Des manifestants ont brûlé des effigies de Musharraf à Lahore
Des manifestants ont brûlé des effigies de Musharraf à Lahore
Des milliers d'islamistes pakistanais ont exprimé vendredi leur colère envers le président Musharraf. Certains ont appelé à le "détruire" en représailles à l'assaut meurtrier lancé contre la Mosquée rouge d'Islamabad.

Quelque 20'000 hommes, femmes et enfants ont prié pour les
victimes de la Mosquée rouge dans une mosquée de Lahore dirigée par
un groupe islamiste qui figure sur la liste noire des Etats-Unis en
tant qu'organisation terroriste. Les manifestants ont ensuite
incendié un mannequin à l'effigie de "l'oncle Sam".

Appel à la guerre sainte

A Quetta, près de la frontière afghane, des centaines de
manifestants ont gagné les rues de la ville et enflammé un
mannequin à l'effigie du général Pervez Musharraf.



Dans la capitale du pays, des centaines d'islamistes ont appelé à
la guerre sainte et scandé "gloire aux martyrs de la Mosquée rouge"
au cours d'une manifestation organisée par la principale alliance
de partis fondamentalistes, le Muttahida Majlis-e-Amal (MMA).
"Maintenant il va y avoir des Mosquées rouges partout au Pakistan",
a lancé pendant le rassemblement le numéro deux du MMA, Maulana
Abdul Ghafoor Hydri.



"Les manifestations ne se limiteront pas qu'à vendredi", a averti
Liaquat Baloch, un haut responsable du MMA, alors que le président
Musharraf doit désormais faire face à la crise la plus grave depuis
son accession au pouvoir il y a huit ans.

"Détruisons Musharraf"

A Peshawar (nord-ouest), quelque 2000 musulmans rassemblés pour
la prière du vendredi ont fait le serment de poursuivre la mission
d'Abdul Rashid Ghazi, le chef des irréductibles de la Mosquée rouge
tué au cours de l'assaut, aux cris de "Allah o Akbar!," "Longue vie
à l'islam" et "détruisons Musharraf".



Quelque 1200 étudiants et militants religieux ont également
commencé à manifester dans la ville de Mansehra (nord-ouest),
tandis que des centaines d'autres se rassemblaient ailleurs dans le
pays, selon des témoins.

Discours de jeudi vain

Dans un discours à la Nation jeudi soir, le président général
Musharraf a demandé aux milliers d'écoles coraniques (madrassas)
d'"enseigner les véritables valeurs de l'islam et d'éloigner
l'extrémisme de leurs esprits".



Mais l'organisme qui gère ces écoles, Wafaqul Madaris, a appelé à
des manifestations nationales pour protester contre l'intervention
militaire.



afp/tac

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Etrangers non-identifiés tués?

Le président pakistanais Pervez Musharraf avait déclaré jeudi que l'intervention des forces spéciales, qui a fait au moins 86 morts, dont 75 islamistes, était "inévitable", car le bâtiment religieux était un foyer d'extrémistes.

Vendredi, le ministre de l'Intérieur Aftab Ahmad Sherpao a déclaré que plusieurs étrangers non-identifiés pourraient avoir été tués dans la Mosquée rouge. Selon des sources sécuritaires, les corps de deux personnes originaires d'Asie centrale et d'un Africain ont été découverts. Des recherches sur leurs identités étaient en cours.

Aftab Ahmad Sherpao a également indiqué que l'opération de nettoyage après l'assaut était terminée et que le couvre-feu dans les quartiers situés à proximité de la mosquée serait levé samedi matin, la mosquée restant elle sous contrôle.

Présence policière maximale

En prévision d'éventuels attentats pour venger les morts de la Mosquée rouge, des milliers de policiers ont été déployés dans les principales villes pakistanaises, dont plus de 10'000 à Karachi. Dans la banlieue de Dera Ismaïl Khan, la police a capturé trois terroristes présumés et saisi une voiture remplie d'explosifs.