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Les élections reportées d'un an à Hong Kong, au grand dam du camp pro-démocrate

Carrie Lam a reporté d'un an les élections législatives à Hong Kong, provoquant la colère des pro-démocratie [Reuters - Lam Yik]
La cheffe de l'exécutif de Hong Kong a reporté d'un an les élections, provoquant la colère du camp pro-démocratie / Le Journal horaire / 14 sec. / le 31 juillet 2020
Le mouvement pro-démocratie à Hong Kong a encaissé vendredi une nouvelle gifle. Les législatives ont été reportées d'un an à cause du Covid-19, une décision que la Chine a jugée "nécessaire et raisonnable".

Le cheffe de l'exécutif de Hong Kong Carrie Lam a annoncé vendredi le report d'un an des élections législatives prévues le 6 septembre prochain à Hong Kong. Ce report a été décidé afin de préserver la santé des habitants, a-t-elle déclaré, précisant que le scrutin était désormais fixé au 5 septembre 2021.

Le Conseil législatif de Hong Kong est élu pour moitié au suffrage direct et pour l'autre moitié au suffrage indirect, qui bénéficie aux personnalités favorables à la Chine.

Coup dur pour l'opposition démocrate

Après son large succès aux élections organisées au niveau des districts de la ville en fin d'année dernière, l'opposition démocrate espérait poursuivre sur cette dynamique créée par le vaste mouvement de contestation contre l'exécutif local et le pouvoir chinois en 2019.

Ce report pourrait nuire à ses espoirs de remporter une victoire sans précédent après l'instauration fin juin de la loi sur la sécurité nationale, destinée à lutter contre ce que la Chine qualifie de subversion, sécession, terrorisme et collusion avec les forces étrangères.

>> Plus de détails dans notre article : Premières arrestations liées à la nouvelle loi sécuritaire à Hong Kong

Depuis, la pression s'est intensifiée sur les défenseurs de la démocratie à Hong Kong. Douze candidats d'opposition, dont le jeune militant Joshua Wong, mais aussi des personnalités davantage installées et plus modérées, ont vu leur candidature rejetée au motif, selon l'exécutif local, de leurs intentions subversives liées à leur hostilité à la loi sur la sécurité nationale.

>> Lire à ce sujet : Arrestations politiques et candidats prodémocratie disqualifiés à Hong Kong

Disqualification "invalide et ridicule"

"M'empêcher d'être candidat (...) ne mettra pas un terme à notre combat pour la démocratie", a déclaré Joshua Wong. Âgé de 23 ans et décrit par Pékin comme une "marionnette" des puissances étrangères, il a estimé dans un communiqué que sa disqualification était "invalide et ridicule" et qualifié la nouvelle loi sur la sécurité d'"arme légale utilisée contre les dissidents".

Le gouvernement dément toute censure ou atteinte au droit de candidature et assure que cette loi de sécurité nationale, également dénoncée par les puissances occidentales, est nécessaire pour garantir la stabilité du territoire après les manifestations de l'an dernier.

Reuters/vic

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Cas d'infection en hausse

Hong Kong a recensé plus de 3200 cas de contamination par le SRAS-CoV-2 depuis janvier, avec une nette accélération depuis une dizaine de jours, comme en témoigne le record de 149 nouvelles infections signalées jeudi. En moyenne sur sept jours, le nombre de cas quotidiens n'avait jamais dépassé les 51 (le 1er avril dernier) avant la nouvelle vague qui frappe l'ex-colonie britannique depuis le début du mois de juillet.

Alors que six personnes seulement étaient décédées des suites du Covid-19 depuis le début de la pandémie jusqu'à fin juin, une vingtaine de plus sont mortes au cours du mois de juillet.

Les autorités interdisent désormais les rassemblements de plus de deux personnes, ce qui empêche de facto toute manifestation. Elles insistent cependant sur le fait que les mesures de lutte contre le Covid-19 sont prises en raison de considérations sanitaires et non pour des motivations politiques.