Selon les autorités biélorusses, les suspects sont des hommes de l'entreprise paramilitaire privée Wagner, groupe accusé de longue date d'être proche du Kremlin et de déployer ses mercenaires sur des terrains d'opération étrangers.
Ils sont accusés, ainsi que quelque 200 autres personnes encore recherchées, d'avoir cherché à "déstabiliser" le pays à l'approche de l'élection présidentielle, un scrutin mouvementé pour le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko, qui vise un sixième mandat.
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"Nous espérons que nos alliés biélorusses vont expliquer cet incident dans les plus brefs délais et que nos citoyens seront libérés", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a jugé "sans fondement" les arrestations de ces ressortissants, dont certains ont combattu dans la guerre en Ukraine, si bien que Kiev a demandé leur extradition.
Un "complot" fomenté avec l'opposition
Les autorités biélorusses accusent ces hommes d'avoir tenté d'organiser, avec deux opposants incarcérés depuis des semaines, Sergueï Tikhanovski et Mikola Statkevitch, des "émeutes de masse".
L'épouse du premier, Svetlana Tikhanovskaïa, est désormais candidate à la présidentielle du 9 août à la place de son mari. Devenue la principale rivale d'Alexandre Loukachenko, elle a fermement rejeté ces accusations.
Vaste mobilisation de l'opposition
Des dizaines de milliers de ses partisans ont participé jeudi à un grand rassemblement, malgré les pressions des autorités.
Au moins 63'000 personnes, selon l'organisation de défense des droits humains Vasnia, se sont retrouvées dans un parc de la capitale, Minsk, en soutien à cette candidate inattendue pour le plus grand rassemblement d'opposants depuis au moins une décennie en Biélorussie.
Tensions depuis 2019 avec Moscou
Alliés historiques, la Russie et la Biélorussie entretiennent des relations tendues depuis fin 2019, Alexandre Loukachenko accusant la Russie de vouloir réduire son pays à l'état de vassal et de s'ingérer dans le scrutin du 9 août, ce que Moscou dément.
afp/oang
Election compliquée pour le chef de l'Etat
La campagne électorale biélorusse a été mouvementée, marquée par une violente répression ayant visé manifestants et opposants.
Malgré cela, l'élection s'annonce épineuse pour le président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 2014 et qui fait face à une mobilisation inhabituellement forte de l'opposition.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1994, jamais le président Loukachenko n'a semblé aussi contesté que pendant cette campagne électorale, galvanisée par l'arrivée de nouveaux visages.
S'il a par le passé accusé à de nombreuses reprises l'Occident de vouloir l'écarter, c'est la première fois qu'il s'en prend ainsi à la Russie et certains jugent que l'affaire est une mise en scène orchestrée par le pouvoir biélorusse.