La visite de six heures du chef de la Maison Blanche avait été
entourée du plus grand secret par souci de sécurité. L'annonce de
son arrivée en Irak a été faite après l'atterrissage d'Air Force
One, l'avion présidentiel, sur la base d'Al-Assad, au coeur de la
province d'Al-Anbar, longtemps réputée pour être un bastion de
l'insurrection sunnite.
Réduction des troupes?
Accompagné de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, George
W.Bush s'est alors entretenu avec le secrétaire à la Défense Robert
Gates et de hauts responsables militaires américains. Il a
également rencontré des GI's. S'exprimant lors d'un point de
presse, le président a suggéré que les récents progrès à Al-Anbar
pouvaient y justifier une réduction des forces US. Il s'est
toutefois abstenu de préciser l'importance et le calendrier d'une
telle réduction.
Outre ses chefs militaires, le président américain a rencontré le
premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Stratégie Cette visite
intervient alors que l'administration Bush doit défendre sa
stratégie en Irak devant un Congrès de plus en plus hostile et une
opinion publique toujours très sceptique face à une guerre qui a
provoqué la mort de plus de 3700 soldats américains et de dizaines
de milliers d'Irakiens.
3e visite de Bush en Irak
Une échéance cruciale attend le président dans une semaine. Les
hauts responsables militaires et diplomatiques américains en Irak
présenteront devant les membres du Congrès leur évaluation de la
situation. Le général David Petraeus, commandant des forces
américaines en Irak, et Ryan Crocker, l'ambassadeur des Etats-Unis
à Bagdad, doivent expliquer les 10 et 12 septembre si l'envoi de
renforts militaires décidé en février par le président Bush a porté
ses fruits.
La Maison Blanche doit aussi rendre compte de la situation au
Congrès le 15 septembre pour convaincre les parlementaires de
continuer à financer la guerre. Il s'agit de la troisième visite du
président Bush en Irak depuis le début de l'intervention américaine
en mars 2003: il avait effectué un premier voyage en novembre 2003
et un autre en juin 2006.
agences/jab
Les Britanniques quittent Bassorah
La visite de George W.Bush en Irak intervient alors que les troupes britanniques déployées à Bassorah ont quitté lundi matin leur dernière base dans cette ville du sud de l'Irak.
Ce retrait était prévu mais la date n'avait pas été divulguée.
Les 500 derniers soldats britanniques, qui se sont repliés sur une autre base en dehors de la ville, ont été remplacés par des militaires irakiens.
Ce retrait attendu intervient malgré le mécontentement à peine dissimulé des USA, dans un contexte de brouille grandissante entre les deux alliés.
Fin août, le Pentagone avait exprimé son "inquiétude" sur un prochain départ de Bassorah, où les heurts sont très fréquents.
Cap sur l'Afghanistan
En réduisant sa présence en Irak, l'armée britannique récupère ainsi la latitude nécessaire pour se renforcer sur l'autre grand front auquel elle doit faire face: l'Afghanistan.
Environ 7000 militaires britanniques sont actuellement déployés dans ce pays,
un chiffre qui devrait passer à 7800 d'ici à la fin de l'année.