L'attaque a pris fin lundi après-midi à la prison de Jalalabad (Est) abritant quelque 1700 prisonniers, majoritairement des combattants de l'EI et des talibans. Elle avait débuté dimanche soir, aux dernières heures d'une trêve décrétée par les talibans et les forces afghanes durant les trois jours de la grande fête musulmane de l'Aïd al-Adha (Fête du Sacrifice).
Dans un communiqué publié dimanche soir par son agence de propagande Amaq, l'EI, qui ne participait pas à cette trêve, a revendiqué l'assaut. Selon les autorités, quelque 700 prisonniers ont pu s'échapper avant d'être repris.
Les combats autour de la prison ont fait 29 morts, a indiqué à l'AFP Attaullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale. Selon des responsables locaux, dix assaillants ont également été tués. L'attaque est intervenue après l'annonce par Kaboul de la mort samedi d'un responsable local de l'EI, Assadullah Orakzai, lors d'une opération sécuritaire près de Jalalabad.
Explosion d'un véhicule piégé
Après l'attaque, un correspondant de l'AFP a pu se rendre dans la prison, où des cadavres d'assaillants et de prisonniers étaient alignés. L'entrée portait les traces de l'explosion d'un véhicule piégé qui a lancé l'assaut. Plusieurs cellules, avec parfois encore des prisonniers à l'intérieur, étaient incendiées ou endommagées.
Parallèlement, le gouvernement a accusé les talibans d'avoir violé à 38 reprises le cessez-le-feu -le troisième seulement en 19 ans de guerre et qui a nourri l'espoir d'une ouverture après l'Aïd de pourparlers avec les talibans. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Tareq Arian, a accusé les talibans de "ne pas tenir leurs engagements" et d'avoir tué 20 civils, en blessant 40 autres, durant la trêve.
Des pourparlers "intra-afghans" devaient débuter en mars, aux termes d'un accord historique signé fin février à Doha entre les Etats-Unis et les talibans. Mais ils ont été retardés par des dissensions politiques à Kaboul et la stagnation du processus d'échange des prisonniers dont l'achèvement est exigé au préalable par les rebelles.
Dimanche, avant l'attaque de la prison de Jalalabad, le gouvernement a offert de prolonger la trêve. Les talibans n'ont pas formellement répondu.
ats/fgn