«On peut estimer que ce sera le 21 octobre, cela peut arriver
une semaine plus tôt ou plus tard, cela n'a pas d'importance, mais
ce sera au plus tard en novembre», a déclaré le chef du
gouvernement après une réunion du Conseil national de son parti
conservateur Droit et Justice (PiS). La prochaine échéance normale
était l'automne 2009.
Une décision longuement préparée
La solution la plus rapide pour déclencher des élections
anticipées, selon la Constitution, est l'adoption d'une motion
d'autodissolution du parlement par une majorité d'au moins deux
tiers des députés. Le vote ne posera pas de problème car les deux
formations d'opposition, les libéraux de Plateforme civique (PO) et
les sociaux-démocrates (SLD, réclament aussi des élections
anticipées. Les conservateurs et les libéraux contrôlent à eux
seuls 61% des sièges de députés.
L'annonce du Premier ministre avait été préparée par une très
longue rencontre jeudi entre le président de la République Lech
Kaczynski, frère jumeau du Premier ministre, et le chef de
l'opposition libérale Donald Tusk. Les deux hommes avaient déclaré
que des élections anticipées étaient désormais «inévitables».
Donald Tusk avait précisé que le scrutin pourrait se dérouler en
octobre.
Promesse non tenue
Les dernières élections législatives ont eu lieu en septembre
2005. Le parti des frères Kaczynski avait emporté de justesse les
dernières législatives devant les libéraux, qui étaient favoris.
Mais au lieu de former une coalition avec les libéraux comme ils
l'avaient annoncé avant les élections, ils ont formé un
gouvernement minoritaire puis se sont alliés avec les populistes de
Samoobrona (Autodéfense) et l'extrême-droite ultra-catholique de la
Ligue des familles polonaises (LPR).
Créée en avril 2006, la coalition hétéroclite du parti
conservateur Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski avec
Autodéfense et l'extrême-droite ultra-catholique n'a cessé de se
chamailler et de perdre du terrain dans les sondages. Pourtant, la
situation économique est florissante avec une croissance supérieure
à 6% en rythme annuel et une forte baisse du chômage.
ats/bri
Chaos inextricable
Les décisions du Premier ministre Jaroslaw Kaczynski prises depuis un mois ont enfoncé la coalition dans un chaos inextricable, qui ne laissait d'autre issue que les élections.
Jaroslaw Kaczynski s'est en particulier aliéné les populistes en limogeant du gouvernement leur chef, Andrzej Lepper. Il l'avait accusé de corruption sans apporter de preuve.
Puis il a causé la surprise dans ses propres rangs en renvoyant le ministre de l'intérieur Janusz Kaczmarek.
Kaczynski, mal partis
Le PiS des frères Kaczynski n'aborde pas les élections dans la meilleure position.
Selon un dernier sondage, les libéraux de Plateforme civique sont crédités de 33% des voix contre seulement 22% pour le PiS.