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France-Libye: mémorandum sur le nucléaire

L'accord d'armement scellé entre Sarkozy et Kadhafi crée des remous
Sarkozy et Kadhafi se sont serré la main devant la presse
Nicolas Sarkozy a rencontré mercredi Mouammar Kadhafi en Libye. Ils ont signé un mémorandum d'accord sur le nucléaire civil qui prévoit la fourniture d'un réacteur pour permettre de désaliniser de l'eau de mer.

Cet accord a été signé à l'occasion de la visite du président
Nicolas Sarkozy en Libye où il s'est entretenu avec le numéro un
libyen Mouammar Kadhafi. Il "vise à fournir à la Libye un réacteur
nucléaire qui permette la fourniture d'eau potable" en désalinisant
l'eau de mer, a dit le secrétaire général de la présidence
française Claude Guéant à des journalistes.

Beaucoup reste à faire

Il a souligné qu'il s'agissait d'un "objectif" car "il y a
encore beaucoup de travail à faire" pour "étudier la faisabilité"
de ce projet. "L'objectif, c'est de viser la fourniture à la Libye
d'un réacteur nucléaire qui permette de répondre à un de ses
besoins importants, c'est-à-dire la fourniture d'eau potable", a
dit Claude Guéant à des journalistes.



"L'eau potable est rare en Libye, donc l'objectif c'est de
permettre la désalination de l'eau de mer" par l'énergie nucléaire,
a-t-il ajouté. Le haut responsable a indiqué qu'une mission
d'experts était déjà venue il y a "15 jours, trois semaines" en
Libye pour étudier ce projet.

Pas de lien avec les infirmières

Interrogé pour savoir si ce projet était lié à la libération
mardi des infirmières et du médecin bulgares détenus plus de huit
ans en Libye sous l'accusation d'avoir inoculé le virus du sida à
des enfants, le responsable français a affirmé : "non, pas du
tout".



Claude Guéant a accompagné récemment par deux fois en Libye
Cécilia Sarkozy, l'épouse du président français, pour aider à la
libération des Bulgares. Mais, a-t-il dit, "cette libération a
rendu possible une coopération renouvelée tant entre la France et
la Libye qu'entre l'Union européenne et la Libye". "C'est un signal
politique fort qui signifie que les pays qui respectent les règles
internationales peuvent se voir doter d'une industrie nucléaire
civile", a déclaré Claude Guéant.



La Libye a renoncé en 2003 à se doter d'armes de destruction
massive, une décision qui a permis la levée de sa mise en ban de la
communauté internationale. Le numéro un libyen avait affirmé en
avril dernier que cette mesure avait été prise alors que son pays
était "sur le point de produire une bombe nucléaire".

Rencontre avec Kadhafi

Les ministres des Affaires étrangères français Bernard Kouchner
et libyen Abderrahmane Chalgham ont signé ce "mémorandum d'entente
sur la coopération dans le domaine des applications nucléaires
civiles", à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy. Cet accord
a été signé à l'issue d'entretiens du président français avec le
dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.



Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi après-midi à Tripoli pour
rencontrer le leader libyen Mouammar Kadhafi au lendemain de la
libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en
Libye.



Le président français a présenté sa visite de moins de 24 heures
comme "un déplacement politique pour aider la Libye à réintégrer le
concert des nations".



afp/tac

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Autres accords signés

La France et la Libye ont également signé un accord de coopération en matière de défense et d'industrie de défense qui prévoit de renforcer la sécurité et la stabilité des deux pays, ainsi que la sécurité en Méditerranée et en Afrique, a-t-on indiqué dans la délégation française.

Il prévoit aussi des visites d'experts et des échanges d'information entre les deux pays. Paris et Tripoli ont également convenu d'étudier la mise en place de projets communs dans le domaine du matériel militaire.

Les deux pays ont également signé un accord cadre de partenariat global qui manifeste, selon un diplomate français, "la volonté commune de mettre en oeuvre une coopération dans tous les domaines".

Un accord de coopération dans le domaine de la recherche ainsi qu'un programme triennal sur la coopération culturelle, scientifique et technique ont d'autre part été signés.

Au menu des discussions devaient également figurer le projet d'Union méditerranéenne lancé par le président français, l'immigration illégale dont la Libye est devenue une plaque tournante, ou le conflit du Darfour, les deux pays étant activement impliqués dans la recherche de la paix.