Interrogé mercredi dans le 19h30, le nouveau directeur du CICR, le Libano-Suisse Robert Mardini, s'est déclaré "choqué et profondément triste" après ces explosions qui ont dévasté la capitale libanaise.
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Cette catastrophe s'ajoute à une crise économique sans précédent, a-t-il expliqué. Le Liban subit en effet la plus grave crise économique et sociale de son histoire. Cette crise est marquée par une dépréciation monétaire inédite, une hyperinflation, une pénurie de biens de première nécessité, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques qui alimentent depuis plusieurs mois la grogne sociale.
Plateforme pour les opérations en Syrie
Le CICR a une présence importante au Liban avec plus de 350 collaborateurs, a encore déclaré Robert Mardini. "Du matériel médical a pu être acheminé dans 12 des 14 hôpitaux de la capitale. Nos ingénieurs vont faire le maximum pour réparer les destructions mineures de ces hôpitaux qui sont débordés".
"Il y a des défis logistiques de taille. Le port de Beyrouth était l'artère principale par laquelle toutes les importations arrivaient", a-t-il encore déclaré. "Cela touche aussi nos opérations en Syrie puisque le Liban est une plateforme logistique pour celles-ci".
L'aide arrive
Mardi soir, quelques heures après le drame, le Premier ministre libanais Hassan Diab avait lancé un "appel urgent à tous les pays amis et aux pays frères".
La Suisse va envoyer jeudi matin une équipe d'experts au Liban afin de soutenir son ambassade à Beyrouth. L'Aide humanitaire de la Confédération examine par ailleurs la possibilité d'envoyer sur place une assistance humanitaire.
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Le Koweït a fait état mercredi de l'arrivée au Liban d'un avion contenant de "l'aide médicale", alors que les hôpitaux, déjà éreintés par la crise économique et la pandémie de nouveau coronavirus, ont été submergés par les victimes.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui annoncé ouvrir un hôpital de campagne dans la capitale libanaise. Même Israël a proposé indirectement son aide, même si cette offre n'a aucune chance d'être acceptée.
La France, ancienne puissance mandataire, a acheminé mercredi de l'aide par trois avions. Les Pays-Bas ont annoncé que 67 travailleurs humanitaires partiraient pour Beyrouth mercredi soir, dont des médecins, policiers et pompiers.
La République tchèque, la Grèce et Chypre, une île où les explosions ont été entendues, ont envoyé mercredi des dizaines de secouristes. La Tunisie a décidé l'envoi "d'urgence" de deux avions militaires d'aide alimentaire et médicale et la prise en charge à Tunis de 100 blessés.
lan avec les agences