«Nous avons eu jusqu'à présent déjà 85 demandes d'interventions
aériennes contre des incendies», a déclaré mercredi après-midi le
porte-parole de la Protection civile italienne, Luca Spoletini.
«Nous avons actuellement dans les airs tous les moyens dont nous
disposons pour combattre les incendies», a-t-il précisé.
Selon lui, «les situations les plus graves sont signalées en
Sicile et en Calabre». Le gouvernement a d'ailleurs décrété l'état
d'urgence en Calabre, a annoncé le préfet de Catanzaro, Salvatore
Montanaro.
Un milliard d'euros de dégâts
Des incendies faisaient également rage dans les régions des
Abruzzes, du Latium et Sardaigne. Selon la Confédération italienne
des agriculteurs (CIA), les dégâts se chiffrent à un milliard
d'euros, plus de 5000 hectares de terres agricoles ayant brûlé.
Mercredi, il ne restait plus que quelques foyers dans la région de
Peschici (Pouilles), où quatre décès ont été enregistrés
mardi.
Plus de 90% des incendies est le fait de pyromanes, a précisé le
sous-secrétaire à l'intérieur Ettore Rosato devant le Sénat.
Eviter les déplacements
En Grèce, cinq grands incendies de forêts continuaient de brûler
mercredi dans l'ouest du pays, dans le Péloponnèse et sur l'île de
Hydra dans le golfe Saronique, au sud d'Athènes. Un homme de 76 ans
est mort dans le village de Mamassia, au Péloponnèse.
Le gouvernement a lancé un appel à limiter la consommation
d'électricité entre 11h00 et 15h00, en raison du risque d'une
coupure générale d'électricité. Des consommations record dépassant
les 10 000 MW sont enregistrées depuis le début de la semaine.
Relative accalmie
En Europe centrale et du sud-est, en revanche, la vague de
chaleur qui a fait des centaines de morts semblait connaître une
accalmie mercredi. En Hongrie, où la canicule a fait environ 500
morts, les températures devaient descendre mercredi sous les 30
degrés, contre 40 degrés les jours précédents.
En Roumanie également, le mercure ne devait pas dépasser les 39
degrés mercredi, au lendemain d'une journée «rouge» qui l'avait vu
taquiner les 45 degrés. L'alerte a ainsi pu être abaissée à orange
à Bucarest et six départements du sud-est, et à jaune dans le reste
du pays. Le bilan des victimes de la canicule s'est toutefois
alourdi, atteignant 33 morts.
Pannes de courant
D'autres pays sont touchés par les incendies: la Macédoine, où
un homme est mort intoxiqué par la fumée des feux, la Serbie,
touchée par quelque 60 feux de forêt et de broussaille avec des
températures record à Belgrade (43°) et Zajecar (45°), et la
Slovaquie, où un vaste incendie forestier sévit depuis dimanche sur
une dizaine de hectares du parc national «Slovensky Raj»
(est).
L'intense consommation électrique due à la canicule est également
à l'origine de pannes de courant dans plusieurs pays comme la
Roumanie, la Macédoine, l'Albanie et une partie du Kosovo.
ats/tac
Oxford sous un mètre d'eau
A l'opposé, en Grande-Bretagne, 250 maisons ont dû être évacuées dans la nuit de mardi à mercredi à Oxford.
Un quartier de la ville universitaire était englouti sous plus d'un mètre d'eau mercredi matin et les autorités redoutaient que les eaux de la Tamise ne débordent sur plusieurs communes situées en aval.
Dans ce contexte, le premier ministre Gordon Brown, qui avait prévu de se rendre dans les régions inondées après une première visite lundi matin, a annoncé un quasi-doublement de l'aide accordée aux sinistrés, à 46 millions de livres (115 millions de francs), contre 24 millions auparavant.
Après les inondations de juin dans le nord de l'Angleterre qui avaient fait quatre morts, le gouvernement avait débloqué une aide de 14 millions de livres.
Le ministre de l'environnement avait annoncé mardi aux députés que 10 millions de livres supplémentaires seraient alloués.
Les assureurs ont indiqué de leur côté que la facture devrait atteindre au moins deux milliards de livres.