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L'Europe est toujours la proie des flammes

Les touristes sont particulièrement touchés en Italie
Les touristes sont particulièrement touchés en Italie
Les incendies continuent de ravager le sud de l'Europe, en proie à la canicule. L'Italie, la Grèce, la Croatie et la Bulgarie sont particulièrement touchés. En Grande-Bretagne, le niveau des eaux ne baisse pas, mais n'augmente plus non plus.

Deux femmes âgées sont mortes jeudi dans le village grec de
Diakofto, dans le Péloponnèse (sud-ouest) où un incendie fait rage
depuis trois jours. Un septuagénaire était décédé la veille dans le
village voisin de Mamoussia également en proie aux flammes.
L'incendie dans cette région d'Athènes s'étendait jeudi matin sur
un front de plus de 30 km et menaçait de nombreuses
habitations.

Plus d'une dizaine d'incendies, favorisés par des températures
caniculaires supérieures à 45 degrés, ont continué de brûler jeudi
à travers la Grèce, notamment sur les îles de Céphalonie et de
Zante en mer Ionienne (ouest), à Chios en mer Egée (est), à Hydra
dans le golfe Saronique (sud d'Athènes), à Kastoria et Kozani
(nord).

En Italie, le feu commence à être maîtrisé

En Italie, où plus de 550 foyers avaient été recensés mercredi
dans toute la moitié sud, des Abruzzes au Latium, de la Campanie
aux Pouilles et à la Sicile, les pompiers et la protection civile,
aidés par l'armée, sont parvenus à reprendre la maîtrise du
terrain. Tous les foyers ont été éteints dans le promontoire du
Gargano (Pouilles) qui avait vécu mardi des heures dramatiques avec
la mort de deux personnes dans leur voiture.



Selon la protection civile, le nombre des incendies était jeudi
"en nette diminution par rapport aux trois derniers jours", mais la
situation restait critique dans les Abruzzes (centre-est) et en
Calabre (extrême sud-ouest).

Un parc national en paysage lunaire

Dans cette région, le parc national de Pollino offre le
spectacle d'un paysage lunaire. Plus de 2000 hectares de cette zone
protégée, dont 200 de forêt méditerranéenne, sont déjà partis en
fumée, venant alourdir un premier bilan établi par la section
italienne de l'organisation internationale de défense de
l'environnement WWF, qui mentionnait 4500 hectares de parcs
protégés détruits. "Une année noire" pour le riche patrimoine
naturel de la Péninsule.



"La majeure partie des incendies de ces derniers jours est de
nature criminelle", accuse WWF, faisant écho au sentiment de
nombreux Italiens qui mettent en cause spéculateurs immobiliers,
agriculteurs sans scrupules et les mafias.



Le chef de la protection civile Guido Bertolaso a mis en cause
l'attitude de "nombreuses communes" qui ne tiennent pas à jour les
cadastres des zones brûlées. La législation italienne prévoit
qu'aucune nouvelle construction ne peut être effectuée sur une zone
touchée par les feux pendant les quinze années suivant
l'incendie.

Près de 9500 hectares en feu en Bulgarie

En Croatie, des dizaines de foyers ont été recensés sur la côte
de Dalmatie et 1400 touristes et habitants ont été évacués mercredi
de l'île de Cholta. Trois cent pompiers assistés de deux canadairs
tentaient de reprendre la contrôle de cet incendie qui a déjà
ravagé 400 hectares de forêts et d'oliviers et menaçait des
habitations.



En Bulgarie, quelque 9500 hectares étaient encore en feu dans le
centre et le nord-est du pays jeudi, poussant Sofia à demander
l'aide de l'Union européenne, de l'Otan et de la Russie, tandis que
l'état d'urgence a été décrété mercredi dans les régions de
Kazanlak (centre) et Dabovo (nord-est). Malgré la baisse des
températures, la situation était aggravée jeudi par le vent.



Selon la Défense civile, les incendies sont dus pour la plupart
aux feux déclenchés par les agriculteurs qui souhaitent défricher
rapidement, une pratique en principe interdite en période de
canicule.

Explosion en Syrie à cause de la chaleur

A cause de la forte chaleur dans un dépôt d'explosifs de la
région d'Alep, au nord de la Syrie, 15 militaires ont été tués
jeudi par une explosion. Une cinquantaine de soldats ont été
blessés. «L'explosion n'est pas le résultat d'un acte de sabotage»,
a indiqué l'agence Sana. Une vague de chaleur a commencé il y a
quelques jours en Syrie. La température a dépassé les 40 degrés
Celsius, notamment à Damas et à Alep, selon les services
météo.



agences/bri

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Situation stabilisée à Oxford

Les inondations qui frappent l'ouest de l'Angleterre depuis près d'une semaine commençaient jeudi à se résorber lentement et le nombre d'alertes a été ramené de six à quatre, a indiqué jeudi l'Agence pour l'environnement.

Dans la vallée de la Tamise, le niveau des eaux est "élevé mais stabilisé" à Oxford (ouest de Londres) tout comme à Henley ou Reading.

"Les eaux reculent lentement. Nous estimons que la baisse importante interviendra dans 48 heures", a indiqué une porte-parole de l'Agence.

"Un autre pic est attendu sur la Severn mais il ne devrait pas dépasser le niveau déjà atteint" ces derniers jours, a-t-elle poursuivi.

La Grande-Bretagne a connu la plus importante pluviométrie de son histoire sur le trimestre de mai à juillet avec 387,6 millimètres de pluie, a annoncé jeudi le service météorologique britannique. Le précédent record datait de 1789 (349,1 mm d'eau).

La faute à un anticyclone

La position de l'anticyclone des Açores explique la situation météorologique actuelle en Europe, selon Météo-France, qui se caractérise par la canicule dans le sud-est et des pluies diluviennes en Grande-Bretagne.

«L'anticyclone des Açores n'est pas positionné comme il l'est d'habitude: il laisse passer des dépressions sur les îles britanniques. Du même coup, on a des pluies abondantes sur la façade atlantique et ça oriente un flux de sud sur la partie est de la Méditerranée, d'ou des températures très chaudes», a expliqué Michel Schneider de Météo France.

L'été, l'anticyclone des Açores s'installe habituellement sur l'Europe de l'ouest, au lieu de rester comme actuellement au large, dans l'Atlantique.

La situation est assez semblable au premier épisode caniculaire au cours de la dernière décade de juin.

«Il est normal qu'on n'ait pas tous les ans les mêmes conditions climatiques au même endroit», a commenté M.Schneider.

Météo France se refuse toutefois à établir un lien direct entre la situation actuelle et le réchauffement climatique.