Ces attentats sont survenus dans la ville-garnison de
Rawalpindi, une banlieue très populaire qui jouxte la capitale
pakistanaise, mais qui abrite aussi la résidence militaire du
général Pervez Musharraf, le président pakistanais et allié-clé des
Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme".
Ces deux attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat
mais les autorités estiment qu'ils pourraient être le fait de
militants islamistes. Le côté sophistiqué de ces deux attentats
quasi-simultanés, perpétrés par des hommes manifestement bien
renseignés, "porte la signature d'al-Qaïda", selon un haut
responsable des services de renseignements.
Employés ministériels
La première explosion a ravagé un bus qui transportait des
employés du ministère de la Défense, près du marché Qasim. Dix-sept
employés du ministère ont été tués, et au moins une douzaine
blessés, a-t-on précisé au ministère de l'Intérieur. Un homme
étranger au ministère est monté à la dernière seconde
et a fait exploser sa bombe. La déflagration a été entendue dans
toute la ville.
Le second attentat a été perpétré à trois kilomètres du premier,
apparemment par un kamikaze à moto qui a fait exploser sa bombe
dans un des marchés de la ville. Huit personnes au moins ont été
tuées, sans que l'on sache s'il s'agissait de civils ou de membres
des forces de sécurité, selon les mêmes sources.
agences/boi
Deux mois de violence
Le Pakistan est en proie, depuis l'assaut de la Mosquée Rouge à Islamabad les 10 et 11 juillet, à une vague sans précédent d'attentats très meurtriers perpétrés par des militants intégristes musulmans.
Dans la plupart des cas, ces attaques visent surtout les militaires et les policiers dans les zones tribales du nord-ouest du pays, frontalières avec l'Afghanistan.
Cependant, les 17 et 27 juillet, deux attentats-suicides avaient tué, en plein coeur d'Islamabad, 15 civils dans le premier, 12 dans le second.
Outre les attentats qui ont tué des civils, l'armée reconnaît avoir perdu, en six semaines, 60 hommes et tué plus de 250 ennemis dans les combats et les attentats qui l'opposent, dans les zones tribales, aux combattants islamistes: talibans pakistanais ou afghans, membres d'al-Qaïda et de certaines tribus qui les soutiennent.