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Terrorisme: pouvoirs étendus pour Bush

Bush prêt à refiler la "patate chaude" irakienne à son successeur
Georges W. Bush a de quoi être radieux
La Chambre des Représentants a voté samedi un texte visant à étendre les écoutes téléphoniques et interceptions de courriels dans le cadre de la lutte antiterroriste du gouvernement américain.

Ce vote - 227 voix contre 183 - constitue une victoire pour la
Maison Blanche qui a pesé de tout son poids dans un débat houleux
avec les démocrates, alors que le Congrès s'apprête à entamer ses
congés parlementaires. Le président George W. Bush avait appelé le
Congrès à donner son feu vert à ce projet de loi, soulignant que
"protéger l'Amérique est notre obligation la plus solennelle".

Plus besoin de juge

Le nouveau texte actualise la FISA (Foreign Intelligence
Surveillance Act), loi réglementant les écoutes effectuées dans le
cadre de la sécurité nationale.



Il autorise spécifiquement le gouvernement américain à
intercepter, sans mandat d'un juge, des appels téléphoniques et des
courriels émis à l'étranger mais dans une limite de six mois. Il
peut aussi permettre aux Etats-Unis d'écouter des communications
qui transitent via le territoire américain.



Résumant le sentiment de beaucoup de ses collègues, le
représentant démocrate Silvestre Reyes, président de la commission
de renseignements de la Chambre a déclaré: "Ce n'est pas la loi
idéale, mais il est important que nous fassions tout ce que nous
pouvons pour rassurer le peuple américain".

Irritation démocrate

Mais de nombreux parlementaires démocrates montraient leur
irritation car ils estiment que cette loi donne les coudés franches
au controversé ministre de la justice Alberto Gonzales, dont
certains demandent la démission voire la destitution, et lui permet
d'aller de l'avant avec un vaste programme de surveillance.



Le Congrès avait jusqu'à présent repoussé cette réforme et réclamé
des explications sur les écoutes ordonnées par le gouvernement
après le 11-Septembre, considérées comme légales par la Maison
Blanche, mais illégales par certains.



Révélé par la presse en décembre 2005, le programme d'écoutes sans
mandat d'un juge est l'une des mesures antiterroristes les plus
contestées aux Etats-Unis parce qu'elle peut toucher directement
des millions d'Américains.

Condamnation et déception

L'organisation American Civil Liberties Union a condamné samedi
le vote du Congrès qu'il a accusé de "céder aux pressions de
l'administration Bush".



"Nous sommes profondément déçus que les tactiques d'intimidation
du président contraignent une fois de plus le Congrès à la
soumission", a déploré son directeur Anthony Romero, dans un
communiqué.



agences/tac

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Compagnies pétrolières taxées

Se prononçant pour un changement de cap dans la politique énergétique des Etats-Unis, la Chambre des représentants américains a également adopté samedi un texte visant à taxer les compagnies pétrolières à hauteur de 16 milliards de dollars (11,7 milliards d'euros) et à alléger parallèlement la fiscalité des énergies renouvelables et encourager les efforts d'économie d'énergie.

Les opposants républicains ont dénoncé le texte, estimant qu'il méconnaissait les besoins énergétiques croissants des Etats-Unis, notamment en matière de pétrole, de gaz naturel et de charbon. Un représentant républicain y a même vu une attaque caractérisée "contre l'industrie des hydrocarbures".

Auparavant, la Chambre des Représentants avait adopté un autre "paquet énergétique" destiné à encourager l'efficacité énergétique et l'intensification de l'utilisation des biocarburants, de l'énergie éolienne et d'autres sources d'énergie renouvelable.

"Nous nous tournons vers l'avenir", s'est félicitée la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.