Les talibans avaient pourtant annoncé qu'ils libéreraient leurs
deux otages d'abord samedi, puis dimanche. Les Sud-Coréens ont été
enlevés le 19 juillet.
Participation du CICR
Les parties se sont retrouvées dimanche à Ghazni, à 140 km au
sud de Kaboul, pour une troisième séance de négociations directes
sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les
talibans n'ont eu de cesse de répéter qu'ils ne libéreront les
otages qu'en échange de camarades emprisonnés dans les geôles
afghanes.
Pour faire pression sur le gouvernement afghan, ils ont exécuté
deux de leurs 23 prisonniers sud-coréens, parmi lesquels 16 femmes.
Mais Kaboul refuse officiellement cette exigence.
Une rançon contre les otages
Le président Hamid Karzaï avait été vivement critiqué, notamment
par les Etats- Unis, pour avoir libéré le 19 mars cinq dirigeants
des talibans contre le journaliste italo-suisse Daniele
Mastrogiacomo, dont les deux collègues afghans avaient été, eux,
décapités.
Samedi pourtant, un des négociateurs islamistes s'était déclaré
«optimiste» sur un tel échange, dans une conférence de presse
exceptionnelle qui a provoqué les foudres des autorités afghanes
après l'apparition des talibans parias sur les chaînes de
télévision locales. La crise pourrait toutefois être résolue par le
versement d'une rançon, selon des observateurs.
ats/mej/bri
Violences dans le pays
Sur le terrain, au moins 29 personnes sont mortes en 24 heures en Afghanistan dans des combats qui ont opposé les forces de sécurité aux rebelles islamistes.
Parmi elles figurent quatre soldats de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, un de leurs interprètes afghans ainsi que 24 talibans.
Au total, pas moins de 128 soldats étrangers, dont 61 Américains, sont morts en Afghanistan cette année, d'après un décompte de l'Associated Press.
Lutte contre les talibans
La lutte contre les talibans était au menu d'une assemblée coutumière inédite de quelque 700 dignitaires tribaux, religieux et politiques d'Afghanistan et du Pakistan, qui s'est achevée dimanche à Kaboul.
Lors de cette «jirga», le président pakistanais Pervez Musharraf et son homologue Hamid Karzaï se sont engagés à contrer ensemble la menace que fait peser sur la sécurité de leurs pays l'islamisme armé et le trafic de drogue.
Les participants ont «unanimement» déclaré que les gouvernements et peuples des deux pays «n'autoriseront pas de sanctuaires, d'entraînement et de centres pour les terroristes dans leur pays».
Ces promesses seront difficiles à tenir, puisque les dignitaires du Waziristan, région hors de contrôle d'Islamabad, ont boycotté la réunion.