Publié

Afghanistan: deux Sud-Coréennes libérées

Les deux femmes ont pris place dans des véhicules du CICR
Les deux femmes ont pris place dans des véhicules du CICR
Les talibans ont finalement libéré lundi deux Sud-Coréennes, «sans conditions» selon eux, mais après deux jours de tergiversations. Ils détiennent encore 19 de leurs compatriotes en otages dans le sud de l'Afghanistan.

Les talibans ont finalement libéré lundi deux Sud-Coréennes,
«sans conditions» selon eux, mais après deux jours de
tergiversations. Ils détiennent encore 19 de leurs compatriotes en
otages dans le sud de l'Afghanistan.



«Je suis OK, mon amie est OK», a déclaré l'une d'elles par
téléphone à l'AFP peu après leur libération et alors qu'elles
étaient emmenées en voiture par un médiateur afghan pour être
remises à des membres du Comité International de la Croix-Rouge
(CICR).



Mais selon Mirajuddin Pattan, le gouverneur de la province de
Ghazni, théâtre de ces événements dans le sud de l'Afghanistan,
«elles ne sont pas en bonne santé». Elles ont été transférées lundi
soir à la base américaine de Bagram, à une soixantaine de
kilomètres au nord de Kaboul, pour des examens médicaux. Leur date
de retour en Corée du Sud n'a pas été précisée.

Appel de Séoul

Mirajuddin Pattan a déclaré que la libération des deux
Sud-coréennes «n'a pas été monnayée et ce sera la même chose pour
le reste des otages». Les talibans ont également rappelé lundi à la
communauté internationale l'existence d'un autre otage, l'Allemand
Rudolf Blechschmidt, un ingénieur âgé de 62 ans. Un homme se
présentant sous ce nom a appelé l'AFP pour demander de l'aide (voir
ci-contre).



A Séoul, la présidence et le ministère des Affaires étrangères se
sont félicités de la libération des deux femmes identifiées comme
Kim Gina, 32 ans, et Kim Kyung-Ja, 37 ans, et ont pressé les
talibans de libérer leurs 19 autres otages.

Sanglots des otages

«Nous avons de la chance qu'au moins certains otages ont été
libérés mais nous demandons instamment aux talibans de libérer
immédiatement tous nos citoyens», a déclaré le porte-parole du
ministère Cho Hee-Yong.



Présentées comme «malades», les deux Sud-coréennes devaient être
libérées «inconditionnellement» samedi, avaient annoncé une
première fois les talibans, puis dimanche, et enfin lundi, sur
ordre du haut conseil des talibans, comme «geste de bonne
volonté».



Elles ont été remises peu après 13h30 (heure suisse) aux
médiateurs afghans, dont le responsable tribal Haji Zahir, dans le
village d'Araza, à une dizaine de kilomètres de Ghazni, chef-lieu
de la province du même nom, dans le sud du pays. Haji Zahir les a
ensuite remises non loin de là au CICR, et elles ont éclaté en
sanglots à ce moment-là.

Accueillies par le CICR

Le CICR les a, à son tour, conduites à Ghazni, au siège du
Croissant-Rouge afghan, où elles ont été accueillies par la
délégation sud-coréenne qui négocie directement avec une délégation
de talibans depuis vendredi soir dans ces lieux.



Les combattants islamistes réclament la libération par le
gouvernement afghan d'un nombre de leurs camarades emprisonnés égal
à celui des otages sud-coréens, ce que rejette catégoriquement
Kaboul.



ats/tac

Publié

Pression avec l'otage allemand

Pour faire pression sur le gouvernement du président Hamid Karzaï, les talibans avaient tué deux des 23 évangélistes sud coréens enlevés le 19 juillet, deux hommes, les 25 et 30 juillet.

Par ailleurs, un homme s'exprimant en anglais avec un fort accent allemand a été mis en contact téléphonique avec l'AFP lundi matin par les talibans. Il s'est présenté comme «Rudolf Blechschmidt», l'otage allemand enlevé le 18 juillet à une centaine de kilomètres au sud de Kaboul.

«Ma vie est en danger, les talibans veulent me tuer», a dit l'homme. «Pour me libérer des talibans, je vous en prie, j'ai besoin de votre aide», a-t-il également déclaré. L'interlocuteur s'est déclaré «très malade», indiquant semble-t-il qu'il avait des «problèmes cardiaques».

Rudolf Blechschmidt, 62 ans, a été enlevé en compagnie d'un second ingénieur allemand qui a été abattu après avoir été victime d'un malaise.

Neuf insurgés tués

Lundi également, les forces de sécurité afghanes ont tué neuf insurgés talibans qui s'apprêtaient à attaquer un QG de la police près de la frontière pakistanaise, a fait savoir un responsable de la police. L'accrochage a eu lieu dans la région de Spin Boldak.