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Svetlana Tikhanovskaïa, principale opposante biélorusse, a fui en Lituanie

L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanouskaïa s'est réfugiée en Lituanie
L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanouskaïa s'est réfugiée en Lituanie / 12h45 / 1 min. / le 11 août 2020
La candidate de l'opposition à la présidentielle de Biélorussie, Svetlana Tikhanovskaïa, qui conteste la réélection d'Alexandre Loukachenko, a fui en Lituanie mardi. Elle s'y est réfugiée après une deuxième nuit de protestations violemment réprimées et ayant fait un mort.

Dans un message vidéo, l'opposante a confirmé avoir pris la "décision difficile" de quitter son pays. "J'ai pris cette décision seule (...) et je sais que beaucoup me condamneront, beaucoup me comprendront, beaucoup me haïront", a-t-elle ajouté.

"Je pensais que cette campagne (présidentielle) m'avait endurcie et donné la force de tout supporter. Mais je suis sans doute restée la femme faible que j'étais au début", a-t-elle poursuivi, le visage fatigué, dans cette vidéo publiée par le média bélarusse Tut.by.

"En sécurité"

"Les enfants sont ce qu'il y a de plus important dans la vie", a ajouté l'opposante. Lors de la campagne, Svetlana Tikhanovskaïa avait envoyé par sécurité ses deux enfants à l'étranger, craignant des pressions du pouvoir.

Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie lituanienne Linas Linkevicius avait indiqué à l'AFP que Svetlana Tikhanovskaïa était "en sécurité" dans son pays, voisin de la Biélorussie.

Lundi soir, son équipe avait indiqué que l'opposante était injoignable et introuvable depuis son départ de la Commission électorale, où elle avait été retenue durant des heures, alors qu'elle était venue déposer une plainte pour fraude électorale.

Rivale inattendue

Novice en politique, Svetlana Tikhanovskaïa a émergé en quelques semaines comme une rivale inattendue face au président Loukachenko, 65 ans, au pouvoir depuis 26 ans. Elle avait remplacé dans la course à la présidentielle son mari, Sergueï, un vidéoblogueur en vue, après qu'il a été emprisonné en mai.

Après le scrutin dimanche, elle avait enjoint le régime à "céder le pouvoir", contestant les résultats officiels donnant Alexandre Loukachenko vainqueur avec 80,08% des voix et ne lui en accordant que 10%.

>> Retrouvez l'analyse du 19h30 :

Antoine Silacci à propos de la situation en Biélorussie: « les prochains jours vont être déterminants pour la poursuite du mouvement».
Antoine Silacci à propos de la situation en Biélorussie: « les prochains jours vont être déterminants pour la poursuite du mouvement». / 19h30 / 2 min. / le 11 août 2020

Des barricades et un mort

Elle a néanmoins refusé de participer aux manifestations violemment réprimées dimanche et lundi soir par les forces anti-émeutes, qui deux nuits de suite ont usé de grenades sonores, de balles en caoutchouc et procédé à nombre d'arrestations pour mater les protestations à Minsk. Pour mardi, des appels à une grève générale circulait sur les réseaux sociaux.

Dans la nuit de lundi à mardi, des milliers de personnes ont manifesté à Minsk et ont tenté d'ériger des barricades dans certaines rues centrales de la capitale. Un manifestant a été tué par l'engin explosif qu'il s'apprêtait à lancer sur les forces de l'ordre, et qui a explosé dans ses mains, selon la police bélarusse.

>> Voir aussi le reportage du 19h30 sur l'inquiétude des Biélorusses de Suisse :

Les Biélorusses de Suisse sont inquiets.
Les Biélorusses de Suisse sont inquiets. / 19h30 / 2 min. / le 11 août 2020

ats/ebz

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La Pologne propose sa médiation

La Pologne s'est déclarée prête mardi à mener une médiation entre le président bélarusse Alexandre Loukachenko et l'opposition. Elle a exprimé cette offre après que Svetlana Tikhanovskaïa a quitté le pays pour la Lituanie.

"La Pologne est prête à jouer le rôle de médiatrice entre l'opposition bélarusse et le président Loukachenko. Il y a encore une place pour le dialogue", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz à Riga.

"Mais nous aurons du mal à essayer de convaincre les autres pays occidentaux de ne pas imposer des sanctions contre le Bélarus si la violente répression des manifestants continue", a-t-il ajouté à l'issue d'une rencontre avec ses homologues letton, estonien et finlandais.