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Beyrouth marque la minute dans laquelle elle a basculé dans l'horreur

Dernières actualités sur la situation au Liban
Dernières actualités sur la situation au Liban / Forum / 4 min. / le 11 août 2020
A 18h08 mardi, les cloches des églises ont retenti et les mosquées ont lancé simultanément l'appel à la prière, à l'heure exacte à laquelle l'explosion du port de Beyrouth ravageait la capitale libanaise le 4 août. Le drame a fait 171 morts, selon un nouveau bilan.

La déflagration a fait plus de 170 morts et 6000 blessés, près de 300'000 sans-abri et conduit à un séisme politique qui a déjà provoqué la chute du gouvernement lundi.

>> Lire : Le Premier ministre libanais annonce la démission du gouvernement

A l'entrée du port, plusieurs centaines de personnes, pour la plupart vêtues de blanc, se sont rassemblées, certaines venues de Gemmayzé, un quartier tout proche dévasté par l'explosion.

Brandissant des pancartes affichant chacune le nom d'une victime, sa nationalité et un cèdre vert, emblème du Liban, elles se sont mises au garde-à-vous à l'heure exacte à laquelle s'est produite l'explosion qui a soufflé des quartiers entiers. Certains pleuraient, d'autres retenaient à grand-peine leurs larmes.

>> Le bilan et les besoins de l'aide humanitaire à Beyrouth, avec l'interview de l'ambassadrice suisse au Liban Monika Schmutz et Nabih Jabr, sous-secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise. :

Un médecin des Pompiers Humanitaires Francais (PHF) soigne un blessé à Beyrouth. [EPA/Keystone - Wael Hamzeh]EPA/Keystone - Wael Hamzeh
Bilan et besoins de l’aide humanitaire à Beyrouth, une semaine après: interview de Monika Schmutz et Nabih Jabr / Forum / 9 min. / le 11 août 2020

"Enterrer le pouvoir"

Des images de l'explosion et de scènes de panique suscitées dans les quartiers proches du port, transformés en champs de ruines chancelantes, étaient diffusées sur un écran géant. "Nous ne ferons pas notre deuil, nous ne porterons pas le noir avant d'avoir enterré le pouvoir", a lancé l'un des orateurs.

Une autre égrainait l'interminable liste des noms des victimes, qui défilaient aussi sur l'écran. "Tous, ça veut dire tous", scandaient-on parmi les centaines de personnes venues rendre hommage aux victimes, pour réclamer le départ de la classe politique qu'elles rendent responsable du drame.

>> Les analyses dans l'émission Forum sur le regain insurrectionnel contre la classe dirigeante au Liban, avec les interviews de Medea Azouri, militante du mouvement Minteshreen, et Mona Fawaz, professeure d'urbanisme à l'Université américaine de Beyrouth :

Le regain insurrectionnel contre la classe dirigeante au Liban: interview de Médéa Azouri et Mona Fawaz
Le regain insurrectionnel contre la classe dirigeante au Liban: interview de Médéa Azouri et Mona Fawaz / Forum / 12 min. / le 11 août 2020

"Corruption généralisée"

Le Premier ministre, Hassan Diab, en annonçant lundi la démission de l'ensemble du gouvernement après celles de quatre ministres en deux jours, a accusé la corruption généralisée d'être à l'origine de la catastrophe.

 "J'avais dit auparavant que la corruption était enracinée à tous les échelons de l'Etat mais j'ai découvert que la corruption était plus forte que l'Etat", a-t-il dit lors d'une allocution télévisée en accusant l'élite politique d'avoir empêché des réformes.

Les discussions engagées en mai entre son gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de résoudre la crise économique et financière qui affaiblit le Liban depuis plusieurs années ont échoué faute d'accord sur l'ampleur des pertes à faire supporter aux banques et à leurs actionnaires.

>> Ecouter l'analyse de Sybille Rizk, directrice des politiques publiques à l'ONG Kulluna Irada :

Une tragédie en plein naufrage économique: interview de Sibylle Rizk
Une tragédie en plein naufrage économique: interview de Sibylle Rizk / Forum / 8 min. / le 11 août 2020

Le président Michel Aoun doit à présent consulter les différents groupes du Parlement avant de désigner un nouveau Premier ministre et il sera contraint de réunir le candidat assuré du soutien le plus large. Une tâche d'autant plus ardue que la situation dans laquelle se trouve le pays risque de dissuader certains candidats potentiels au poste.

>> Le débat dans Forum sur l'avenir politique du Liban, entre l'ex-ministre Charbel Nahas, à l'origine du mouvement Citoyens et citoyennes dans un État, et Salam Yamout, présidente du Bloc national :

Quelle transition vers quelle alternative? Interview de Charbel Nahas et Salam Yamout
Quelle transition vers quelle alternative? Interview de Charbel Nahas et Salam Yamout / Forum / 15 min. / le 11 août 2020

>> Lire aussi le compte-rendu de notre correspondante Mouna Hussain à Beyrouth : Beyrouth, reportage au coeur d'une capitale sinistrée et en colère

agences/kkub

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