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Liban: victoire de l'opposition chrétienne

Le député Pierre Gemayel avait été assassiné en novembre 2006
Le député Pierre Gemayel avait été assassiné en novembre 2006
Le candidat soutenu par le chef de l'opposition chrétienne libanaise Michel Aoun a remporté dimanche une législative partielle cruciale. La majorité antisyrienne a toutefois dénoncé des fraudes.

Selon les résultats officiels communiqués dans la nuit de
dimanche à lundi par le ministre de l'Intérieur Hassan Sabeh,
Camille Khoury, le candidat du Courant patriotique libre (CPL), a
devancé de justesse l'ancien président Amine Gemayel.



M. Khoury a recueilli 39'534 voix contre 39'116 pour M. Gemayel,
dont les partisans ont adressé "une plainte sur les résultats", a
déclaré Hassan Sabeh lors d'une conférence de presse.

Les chrétiens divisés

Ce scrutin dans la région du Metn, près de Beyrouth, a valeur de
test pour les chrétiens, divisés entre majorité et opposition,
avant l'élection à l'automne prochain du chef de l'Etat,
traditionnellement issu de leur communauté.



Dans la soirée, des centaines de partisans des deux camps, séparés
par des cordons de soldats appuyés par des blindés, s'étaient
rassemblés sur une place de la banlieue nord de Beyrouth, à
Jdeideh, proche des quartiers généraux des deux principaux partis
chrétiens.



La campagne pour le siège de Pierre Gemayel a donné lieu à une
virulente bataille entre chefs du camp chrétien, écartelé entre
majorité et opposition depuis novembre 2006 et la démission du
gouvernement des six ministres pro-syriens. Amine Gemayel, un
leader de la majorité, était candidat à la succession de son fils
Pierre, tué en novembre 2006 dans un attentat imputé par la
majorité à la Syrie.

Indicateur de tendance

Les résultats dans le Metn constituent un indicateur de la
tendance chez les chrétiens avant la présidentielle prévue à partir
du 25 septembre. Michel Aoun est prétendant déclaré à la présidence
et Amine Gemayel est lui aussi candidat potentiel. Le président du
Liban est par tradition issu de la communauté maronite, la plus
puissante Eglise chrétienne du pays.



Michel Aoun s'est prévalu pendant la campagne de la large majorité
du vote chrétien remportée par son parti, le Courant patriotique
libre (CPL), aux législatives de 2005. Mais sa popularité est en
recul depuis qu'il a fait alliance en 2006 avec le Hezbollah
chiite, premier parti de l'opposition soutenue par la Syrie et
l'Iran.



afp/kot

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Dans un climat tendu

Le chef de l'Etat pro-syrien Emile Lahoud, qui ne reconnaît plus la légitimité du gouvernement soutenu par les Occidentaux, s'était opposé à la tenue de ces élections, qui se déroulaient sur fond d'instabilité politique et de combats, dans le nord, entre l'armée et un groupe islamiste retranché dans un camp palestinien.

La campagne agressive qui a opposé MM. Gemayel et Aoun a encore envenimé la crise, alors que l'élection d'un nouveau président par le Parlement est menacée d'échec par la paralysie des institutions. La majorité dispose en effet d'un nombre de députés suffisant pour imposer un candidat, mais l'opposition a jusque-là refusé de garantir le quorum des deux tiers nécessaire.

Une deuxième élection sans histoire

Une seconde élection avait lieu à Beyrouth pour remplacer un autre député anti-syrien, le sunnite Walid Eido, assassiné le 13 juin.

Le candidat de la majorité Mohamad Amine Itani a annoncé sans surprise une large victoire.