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La police biélorusse dit avoir tiré à balles réelles sur des manifestants

Un policier armé d'un fusil semble mettre en joue des manifestants à Minsk, lundi 10.08.2020. [AP/Keystone]
La police biélorusse dit avoir tiré à balles réelles sur des manifestants / Le Journal horaire / 32 sec. / le 12 août 2020
Les manifestations se poursuivent depuis dimanche soir en Biélorussie, après la réélection à la présidence du dirigeant autoritaire Alexandre Loukachenko. La police annonce mercredi avoir tiré avec des armes à feu sur des protestataires dans le sud du pays.

Violemment dispersées par la police avec des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc, ces manifestations - dans la capitale, Minsk, et plusieurs autres villes du pays - se sont soldées par des milliers d'arrestations et ont fait deux morts et plus de 250 blessés, selon les chiffres officiels.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les protestataires "agressifs", armés de bâtons en métal, ont attaqué des policiers à Brest, dans le sud du pays, selon un communiqué de la police biélorusse.

Après des tirs de sommation "qui n'ont pas arrêté" les assaillants, les policiers "ont dû tirer avec des armes à feu" pour "protéger leur vie", selon la même source. "Un assaillant a été blessé", précise le communiqué.

Contestation "en déclin" selon les autorités

Les autorités ont estimé pour leur part, mercredi, que la contestation post-électorale était en déclin, après une troisième nuit de manifestations.

"Le nombre des manifestants était moindre cette nuit, et le nombre de villes où avaient lieu des manifestations était moindre aussi", a affirmé la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Olga Tchémodanova.

La candidate de l'opposition réfugiée en Lituanie

Les manifestants dénoncent une réélection à grand renfort de fraudes du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans.

Sa rivale, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa, a revendiqué la victoire avant de quitter le pays pour la Lituanie dans la nuit de lundi à mardi. Il s'agissait d'un départ sous la menace des autorités, selon sa campagne.

>> Lire : Svetlana Tikhanovskaïa, principale opposante biélorusse, a fui en Lituanie

Environ un millier de personnes ont été arrêtées dans la nuit de mardi à mercredi, selon la police, contre 2000 et 3000 les deux nuits précédentes. Le ministère de la Santé, lui, affirme que 51 personnes ont été blessées.

Depuis dimanche soir, la police use de grenades sonores et de balles en caoutchouc pour disperser les protestataires. De nombreuses scènes de passage à tabac de manifestants ont également été diffusées sur les réseaux sociaux.

>> L'analyse d'Antoine Silacci sur la situation en Biélorussie dans le 19h30 :

Antoine Silacci à propos de la situation en Biélorussie: « les prochains jours vont être déterminants pour la poursuite du mouvement».
Antoine Silacci à propos de la situation en Biélorussie: « les prochains jours vont être déterminants pour la poursuite du mouvement». / 19h30 / 2 min. / le 11 août 2020

afp/oang

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Réunion de l'UE sur la Biélorussie vendredi

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a convoqué vendredi une réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères de l'UE consacrée à la présidentielle en Biélorussie, ainsi qu'aux relations avec la Turquie et à la situation au Liban.

La réunion - qui avait été réclamée par plusieurs Etats membres - se déroulera en vidéoconférence, a précisé son porte-parole.

L'évolution de la situation dans l'ancienne république soviétique et les tensions entre la Grèce et la Turquie sont considérées comme "très sérieuses" par Bruxelles.

L'UE a dénoncé mardi le résultat de l'élection présidentielle, jugée "ni libre ni équitable", et a averti de possibles sanctions contre les responsables de la répression.

En visite à Prague, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a soutenu de son côté les manifestants biélorusses, appelant le régime de Minsk à ne pas utiliser la force.