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Kamala Harris, la femme qui dynamise la campagne de Joe Biden

Etats-Unis: Kamala Harris, en première ligne [RTS - DR]
Etats-Unis: Kamala Harris en première ligne / L'actu en vidéo / 4 min. / le 12 août 2020
A 55 ans, la sénatrice de Californie, ancienne procureure, Kamala Harris devient la colistière du candidat démocrate à la Maison Blanche, Joe Biden. Sa nomination apporte un nouveau souffle à la campagne présidentielle aux Etats-Unis.

L'annonce s'est fait attendre et l'impatience était à la hauteur de l'enjeu pour les Etats-Unis. Alors que les démocrates représentés par Joe Biden sont favoris dans les sondages face à Donald Trump, qui brigue un deuxième mandat côté républicain, ils ne pouvaient pas se permettre de risquer de perdre l'avantage avec une candidature farfelue ou trop ancrée à gauche.

>> Lire : Joe Biden choisit Kamala Harris comme colistière pour la présidentielle

D'abord annoncé pour le début août, le ticket a finalement été révélé tard mardi, heure suisse. En désignant Kamala Harris comme colistière, l'ancien vice-président de Barack Obama, âgé de 77 ans, joue la carte de la sécurité, souligne Gaspard Kühn, le correspondant de la RTS aux Etats-Unis. Mais à travers cette femme de 55 ans, plus jeune, métissée et dynamique, il s'offre une partenaire solide, susceptible de compenser ses faiblesses à lui, vieil homme blanc en fin de carrière, alors que le pays reste secoué par les mouvements Me Too et Black Lives Matter.

Carrure solide

Avocate de formation, procureure de San Francisco, puis de Californie, Kamala Harris est également rompue à l'exercice du pouvoir. Sénatrice de Californie depuis 2017, elle a marqué les esprits lors des audiences houleuses du candidat controversé à la Cour suprême Brett Kavanaugh, choisi par le président américain Donald Trump. Battante et forte en débat, Kamala Harris est devenue mardi la première femme de couleur à être choisie comme colistière dans la course à la Maison Blanche. En cas d'élection, elle sera la première à assurer la vice-présidence du pays.

Le rôle de Kamala Harris va en particulier être de présenter l'Amérique de demain

Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'Université de Paris

"En cas de problème de santé de Joe Biden, il fallait quelqu'un qui puisse devenir président du jour au lendemain et aussi quelqu'un qui incarne l'avenir du parti", note encore Gaspard Kühn. Car le candidat démocrate a déjà fait savoir qu'il ne resterait pas au-delà de 2024. "Joe Biden a annoncé depuis très longtemps qu'il voulait être un pont vers l'avenir. Pour lui, qui a été élu pour la première fois en 1972, il s'agit de boucler la boucle en portant une femme de couleur au plus près du sommet de l'Etat", précise Jean-Eric Branaa, un spécialiste des Etats-Unis interrogé par la RTS.

>> L'analyse de Jean-Eric Branaa, maître de conférences société et politique américaines à Paris-Assas :

Jean Eric Branaa, spécialiste des Etats-Unis, maître de conférences à l'Université Paris II. [Twitter @BranaaJean - Capture d'écran]Twitter @BranaaJean - Capture d'écran
Jean-Eric Branaa à propos de Kamala Harris / Le Journal horaire / 1 min. / le 12 août 2020

Reste à savoir si cette femme de caractère, mélange inhabituel de progressisme en matière de justice sociale et de conservatisme en matière d'ordre public, selon le Los Angeles Times, réussira à convaincre la base militante du parti, celle qui s'était mobilisée en faveur de Bernie Sanders.

Le défi est de taille, mais avec une personnalité aussi forte à ses côtés, Joe Biden s'offre une arme de choix dans la lutte anti-Trump.

Juliette Galeazzi

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