La quasi-totalité du mazout encore présent à bord du bateau japonais qui s'est échoué sur une barrière de corail près de l'île Maurice a été récupéré, ont annoncé mercredi l'armateur ainsi que les autorités mauriciennes.
"Je salue le travail formidable abattu pour éviter une nouvelle marée noire", a ajouté le Premier ministre mauricien, précisant que sur les quelque 4000 tonnes d'hydrocarbures transportées par le navire, qui menace de se briser en deux à tout moment, il ne restait qu'une centaine de tonnes à bord, dans la cale notamment.
>>Les images des hydrocarbures qui s'échappent du bateau:
Travail d'arrache-pied
Depuis la fin de la semaine dernière, des équipes d'intervention s'affairaient sur le bateau, notamment avec l'aide d'un hélicoptère, pour pomper les hydrocarbures encore présents dans les réservoirs du navire.
La pollution a provoqué un élan de solidarité impressionnant au sein des 1,3 million d'habitants de cet archipel de l'océan Indien. Des milliers d'entre eux sont à pied d'oeuvre depuis plusieurs jours pour ramasser les hydrocarbures et tenter de contenir la pollution en confectionnant et déployant dans l'eau des boudins flottants.
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Au total, le navire japonais transportait 3800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel.
Enjeux écologiques colossaux
Environ 800 à 1000 tonnes de ce carburant ont cependant été déversées en mer à cause d'une fissure dans la coque du MV Wakashio, qui s'est échoué sur un récif le 25 juillet, à proximité de deux sites protégés par la Convention internationale de Ramsar sur la conservation des zones humides. Cette fuite, survenue seulement la semaine dernière, menace ces vastes zones qui regorgent de mangroves, coraux et poissons.
Jusqu'ici, ces deux sites ont été largement épargnés, selon un ancien expert en environnement de Greenpeace qui prend part aux opérations de dépollution. Mais de faibles quantités de fioul ont déjà été observées dans le parc marin de Blue Bay, un site de 353 hectares qui abrite 38 variétés de corail, notamment le sphérique "brain coral" vieux de plus de cent ans et "joyau" de l'île Maurice.
Le second site menacé, celui de la Pointe d'Esny, accueille sur 22 hectares une forêt de mangrove, des vasières, des plantes menacées et des papillons endémiques à l'île Maurice. Ce site est toutefois plus protégé que celui de Blue Bay, car il est séparé du lagon par une route côtière et des habitations. Mais les racines de mangrove ont la capacité d'emmagasiner le fioul, ce qui rend ce second site vulnérable.
jop avec agences