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Liban: un député meurt dans un attentat

L'attentat a fait plusieurs victimes dont un député, Antoine Ghanem
L'attentat a fait plusieurs victimes dont un député, Antoine Ghanem
Le député libanais de la majorité antisyrienne Antoine Ghanem a été tué mercredi dans un attentat à la voiture piégée dans la banlieue chrétienne de Beyrouth. Cinq autres personnes ont été tuées.

Cette attaque survient six jours avant la date prévue de la
réunion du Parlement libanais pour élire un nouveau président.

Antoine Ghanem, avocat de 64 ans, avait été élu député en 2000.
Il est la huitième personnalité antisyrienne assassinée depuis
l'ex-Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005.



Selon sa fille Mounia, le député «venait de passer deux mois hors
du pays, il était rentré dimanche. Je l'ai vu ce matin, je lui ai
dit de faire attention, de prendre des mesures de sécurité. Mais il
n'avait pas les moyens de s'offrir une protection très
importante».

Une cinquantaine de blessés

L'attentat, survenu dans le quartier résidentiel chrétien de Sin
el-Fil, a en outre fait une cinquantaine de blessés, selon la
Croix-Rouge libanaise. Il visait la voiture du député,
reconnaissable à sa plaque minéralogique bleue, a souligné un
porte-parole de la police.



La télévision a montré des images de plusieurs voitures en feu
dans la rue, dont une complètement carbonisée. Des personnes
brûlées et blessées gisaient sur le sol. Des façades d'immeubles
ont été endommagées.



L'explosion s'est produite près de la résidence de l'ancien
président Amine Gemayel, dont le fils, le ministre de l'Industrie
Pierre Gemayel a été assassiné le 21 novembre 2006.

Damas condamne

La Syrie a condamné «fermement» l'attentat dans lequel neuf
personnes, dont le député libanais antisyrien Antoine Ghanem, ont
été tuées mercredi près de Beyrouth. Damas, qui est pourtant montré
du doigt, dénonce un «acte criminel» visant les efforts syriens en
faveur de «l'unité» au Liban.



«Cet acte criminel vise les tentatives et les efforts déployés par
la Syrie et par d'autres (parties) pour réaliser l'entente
nationale libanaise», a affirmé l'agence officielle Sana. «La Syrie
est attachée à la sécurité, à la stabilité et à l'unité du Liban
frère», a-t-elle conclu.

La Syrie accusée

Deux des principaux dirigeants de la majorité antisyrienne au
Liban ont pourtant accusé la Syrie d'être responsable de
l'assassinat du député libanais à six jours de la
présidentielle.



"Je n'ai jamais vu de ma vie un régime aussi lâche que le régime
(du président syrien) de Bachar al-Assad", a déclaré le chef de la
majorité parlementaire antisyrienne, Saad Hariri. "Les ennemis du
Liban ont tué Antoine Ghanem parce qu'ils veulent saboter
l'élection présidentielle", a-t-il dit lors d'une conférence de
presse.



agences/cer/het

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Une série déjà longue au Liban

Depuis deux ans et demi, la capitale libanaise a été le théâtre de plusieurs attentats à la bombe, visant notamment des personnalités antisyriennes.

En juin dernier, le député Walid Eido et neuf autres personnes ont été tuées par l'explosion d'une voiture piégée.

En novembre 2006, le ministre de l'Industrie Pierre Gemayel, membre des Phalanges comme Antoine Ghanem, avait été assassiné par des hommes armés.

En février 2005, l'ancien Premier ministre Rafic Hariri avait également été victime d'un attentat à la bombe, qui avait tué 22 autres personnes.

L'UE "profondément choquée"

L'Union européenne a qualifié l'attentat de "méprisable" et d'"ignoble".

La Commission se dit "profondément choquée par la dernière attaque" qu'elle "condamne dans les termes les plus fermes".

Pour l'exécutif européen, "ces attaques ne doivent en aucun cas empêcher l'élection d'un nouveau président ni freiner le processus de réformes au Liban"

Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, a "condamné dans les termes les plus fermes" l'attentat, en relevant qu'il s'agissait du "troisième député de la majorité à être assassiné de cette manière en moins d'un an".