A Minsk, des milliers de personnes ont formé ces chaînes en de multiples endroits, soutenus par les klaxons d'automobilistes, portant fleurs ou ballons blancs, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Cette forme de mobilisation, lancée la veille par des dizaines de femmes vêtues de blanc, n'a pas jusqu'ici déclenché de répression violente comme celle visant les manifestations nocturnes.
"On est contre la violence, les explosions, on est pour des élections honnêtes", explique Nastia, 26 ans, artiste dans le secteur numérique, participant à un rassemblement du centre de Minsk.
Une centaine de policiers blessés
La mobilisation intervient alors que la police jugeait que la contestation faiblissait, tout en dénonçant un niveau élevé "d'agressivité".
Une centaine de policiers ont été blessés, dont 28 hospitalisés. Aucun bilan détaillé n'a été publié concernant les manifestants, contre lesquels des balles en caoutchouc, matraques et grenades assourdissantes sont utilisés sans retenue.
Mercredi, les autorités bélarusses ont aussi confirmé la mort d'un homme en détention, un décès qui s'ajoute à celui d'un manifestant lundi. Elles ont aussi reconnu l'usage de balles réelles mardi à Brest, faisant un blessé.
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Réélection contestée
Les opposants dénoncent des fraudes lors de l'élection présidentielle de dimanche dernier et la réélection d'Alexandre Loukachenko. Ils ont défilé par milliers dans les rues du pays, formant des chaînes humaines. Mais l'ampleur des manifestations reste encore difficile à évaluer, les autorités ayant coupé internet pendant plusieurs jours.
Cette vague de protestation a été matée sans ménagement, avec au moins 6700 arrestations désormais, deux morts, et de nombreuses violences policières signalées à travers l'ex-république soviétique.
La répression policière est corroborée par de nombreux témoignages, comme celui qui a été diffusé jeudi par l'émission Tout un monde.
Un jeune Valaisan arrêté
Un citoyen suisse a été arrêté à Minsk dans le cadre des protestations contre les résultats de l'élection présidentielle. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suit l'affaire avec une "haute priorité".
Le jeune Valaisan de 21 ans est une étoile montante du sport suisse, le champion national de lutte Tanguy Darbellay. La RTS a pu recueillir le témoignage du père de ce jeune Valaisan dans l'émission Forum.
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La prix Nobel de littérature au front
L'écrivaine Svetlana Alexievitch, seule Biélorusse distinguée par un prix Nobel, a accusé mercredi Alexandre Loukachenko d'entraîner son pays vers "la guerre civile".
"Pars, avant qu'il ne soit trop tard, avant que tu n'aies plongé les gens dans un terrible abîme, dans le gouffre d'une guerre civile! Pars!", a lancé l'auteure en s'adressant au président dans une interview pour le média Radio Free Europe.
Couronnée en 2015 du prix Nobel de littérature, l'écrivaine de 72 ans est l'auteure de livres poignants sur Tchernobyl, la guerre d'Afghanistan ou encore l'effondrement de l'Union soviétique.
oang et asch avec agences
Les autorité annoncent avoir libéré plus de 1000 manifestants
Les autorités biélorusses ont libéré plus de 1000 personnes interpellées pendant les manifestations violemment réprimées contre la réélection du président Alexandre Loukachenko, a annoncé jeudi soir la présidente du Sénat.
"Plus de 1000 personnes ont été relâchées avec l'obligation de ne pas participer à des manifestations non autorisées", a déclaré Natalia Kotchanova à la télévision publique. De son côté, le ministre de l'Intérieur, Iouri Karaev, a présenté ses excuses pour les violences policières commises contre "des passants" non impliqués dans les actions de protestation.
La Russie dénonce des tentatives étrangères de "déstabilisation"
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé jeudi des tentatives étrangères de "déstabiliser" le Bélarus, en proie à des protestations depuis quatre jours contre la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko.
La Russie voit "des tentatives claires d'ingérence étrangère visant à diviser la société et déstabiliser la situation" au Bélarus, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors d'un briefing.