Israël et les Emirats arabes unis ont signé ce jeudi sous l'égide des Etats-Unis un "accord de paix historique", selon les termes du tweet de Donald Trump, permettant à ces deux pays de normaliser leurs relations. Par cet accord, l'État hébreu accepte ainsi de mettre fin à la poursuite de l'annexion de territoire palestinien. Il s'agit là d'une "percée spectaculaire", a commenté le président américain.
"Yom histori" ("journée historique"), a écrit en hébreu sur Twitter le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en commentant la déclaration du président américain. Son parti, le Likoud, a réagi: "La gauche israélienne et mondiale a toujours dit qu'on ne peut pas faire d'accord de paix avec les pays arabes sans la paix avec les Palestiniens (...) Pour la première fois dans l'histoire, Benjamin Netanyahu a brisé ce paradigme."
De leur côté, les Emirats arabes unis ont assuré que l'accord avec Israël était une "étape audacieuse" qui permettra de parvenir à "une solution à deux Etats" pour le peuple palestinien.
Après de longues discussions tripartites, qui se sont accélérées récemment, l'accord a été conclu par téléphone entre Donald Trump, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le cheik Mohammed Bin Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi, précise la présidence américaine.
Les Émirats arabes unis deviennent ainsi le troisième pays arabe - après l'Égypte et la Jordanie - à établir des relations diplomatiques avec Israël.
Refus de cet accord par les Palestiniens
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, "rejette et condamne" cet accord de paix. "Il ne sert pas la cause palestinienne mais est considéré comme une continuation du déni des droits du peuple palestinien", a déclaré Hazem Qassem, le porte-parole du Hamas, qui a livré trois guerres à Israël par le passé et qui a encore échangé des tirs avec l'Etat hébreu au cours de la dernière semaine.
Pour sa part, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas l'a qualifié de "trahison" de la cause palestinienne et a appelé à une "réunion d'urgence" de la Ligue arabe pour le dénoncer.
Donald Trump avait présenté en janvier dernier son projet de paix pour le Moyen-Orient qui prévoyait notamment l'annexion par Israël de pans de la Cisjordanie occupée. Et le gouvernement d'union israélien avait commencé en juillet à étudier la marche à suivre pour mettre en oeuvre ce projet, une partie de la classe politique craignant qu'une annexion unilatérale, sans pourparlers préalables avec les Palestiniens, ne mène à plus de violence.
L'annonce de la normalisation avec les Emirats arabes unis permet "d'éviter" une "annexion unilatérale", a d'ailleurs commenté sur Twitter le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi, membre du parti centriste Bleu Blanc.
Agences/fgn
Une cérémonie prévue à Washington
Des délégations israéliennes et des Emirats doivent se rencontrer dans les semaines à venir pour signer des accords bilatéraux portant sur l'investissement, le tourisme, des liaisons aériennes directes, la sécurité, les télécommunications et d'autres sujets.
Sur Twitter, Donald Trump a écrit qu'il prévoyait de présider une cérémonie de signature de l'accord dans quelques semaines à Washington et ajouté espérer que d'autres accords similaires puissent être conclus au Moyen-Orient.
Accord salué par le président égyptien
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué jeudi cet accord de normalisation, le qualifiant d'"étape" vers une paix au Moyen-orient. "J'apprécie les efforts des artisans de cet accord pour la prospérité et la stabilité de notre région", a ajouté le président dont le pays est signataire, également sous la tutelle de Washington, du premier traité de paix avec l'Etat hébreu en 1979.
Depuis, les relations égypto-israéliennes n'ont pas traversé de crise majeure, l'Egypte étant même restée un médiateur privilégié entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.