Modifié

La Poste américaine au cœur de la bataille électorale de la présidentielle

Des bulletins de vote par correspondance sont traités par la Poste américaine lors des Primaires. Etat de Washington, le 5 août 2020. [Keystone/AP Photo - Ted S. Warren, File]
La Poste américaine au cœur de la bataille électorale de la présidentielle / La Matinale / 1 min. / le 14 août 2020
Affaiblie par la pandémie, la Poste américaine a demandé un soutien financier. Les démocrates sont prêts à débloquer 25 milliards de dollars afin de s'assurer que le vote par correspondance soit assuré en novembre lors de la présidentielle. Donald Trump s'y oppose catégoriquement.

Donald Trump a été très clair: il ne croit pas au vote par correspondance. Pour lui c'est la porte ouverte aux fraudes massives. Des accusations sans preuve. Le vote par correspondance, selon plusieurs études sérieuse, s'avère être un mode de scrutin sûr.

Mais Donald Trump n'en démord pas. Et pour s'assurer que le vote par correspondance ne devienne pas la norme en novembre, il s'attaque directement au service postal car, au Congrès, démocrates et républicains travaillent sur une aide d'urgence de 25 milliards de dollars pour sauver la Poste.

A cela s'ajoute une proposition des démocrates d'un peu plus de trois milliards de dollars en soutien à l'acheminement des votes par correspondance qui risquent de submerger la Poste américaine déjà affaiblie.

"La fin du vote par correspondance"

Pour Donald Trump c'est non. Il l'a dit sur la chaîne de télévision Fox Business: "Les démocrates veulent investir 3,5 milliards pour le vote par correspondance. Et 25 milliards de dollars… milliards! Pour la Poste américaine! Ils veulent cet argent afin que le service postal soit en mesure de gérer ces millions et millions de votes envoyés… Mais si nous bloquons cet argent, c'est la fin du vote par correspondance!"

Le président américain soutient très directement l'idée d'affaiblir la Poste à des fins électorales. Les démocrates dénoncent le sabotage d'une institution qui se retrouve, bien malgré elle, au centre de l'élection présidentielle.

Quant à Joe Biden, alors qu'un journalistes d'ABC News lui demandait un commentaire sur les propos du président, il a répondu: "C'est du pur Trump. Il ne veut pas d'une élection".

Sujet radio: Raphaël Grand

Adaptation web: Stéphanie Jaquet

Publié Modifié

Les défis du vote par courrier

Pour éviter à leurs concitoyens de se retrouver exposés au coronavirus dans les bureaux de vote, de nombreux Etats leur enverront leur bulletin de vote par la poste, qu'ils pourront à leur tour glisser dans des boîtes aux lettres ou des urnes dédiées.

Cette option était déjà possible dans de nombreux Etats, selon des modalités variables, et, lors de la présidentielle de 2016, près du quart des votes – soit 33 millions – s'étaient effectués par correspondance.

Mais cette fois, "On devrait avoir entre 50 et 70 millions de votes par courrier", estime Nathaniel Persily, professeur de Droit à l'université Stanford en Californie.

"La plupart des Etats ne sont pas prêts", souligne Nathaniel Persily. "Il leur manque le matériel, les équipements, et les services postaux sont sous tension", ce qui pourrait empêcher les bulletins d'arriver à temps dans les foyers, mais aussi à temps pour être comptabilisés, ajoute-t-il.

Pour lui, les électeurs devront s'armer de "patience" car les résultats définitifs risquent de se faire attendre.

afp/sjaq

Donald Trump très critique

Donald Trump en est certain, l'extension du vote par courrier permettra des "fraudes" massives.

Des millions de bulletins de vote vont être imprimés à l'étranger", a-t-il assuré en juin, avant d'évoquer, début août, un possible report du scrutin. Mais cela n'a pas empêché Donald Trump et sa femme Melania de demander de pouvoir voter par correspondance en Floride pour l'élection primaire de mardi 18 août.

Au-delà d'incidents isolés, aucune étude sérieuse n'a rapporté de fraudes majeures liées au vote par correspondance. Et les services de renseignement ont écarté le risque de faux bulletins imprimés à l'étranger lors d'une réunion vendredi à la Maison Blanche, selon des sources anonymes citées par CNN.

afp