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La Turquie et l'Iran décrient les Emirats après l'accord avec Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan. [AP/Keystone - Presidential Press Service]
L’accord entre les Emirats arabes unis et Israël provoque des remous en Turquie / Le 12h30 / 1 min. / le 14 août 2020
"L'histoire ne pardonnera jamais aux Emirats arabes unis", a réagi vendredi la Turquie après l'accord conclu avec Israël sous l'égide des Etats-Unis. L'Iran, lui, parle d'une décision qui "renforcera l'axe de résistance dans la région".

Dans un communiqué publié en début de matinée, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé le "comportement hypocrite" des Emirats arabes unis (EAU) qui les a conduits à conclure un accord avec Israël pour normaliser les relations entre les deux pays.

>> Lire : Accord de paix "historique" entre Israël et les Emirats arabes unis

Pour le ministère turc des Affaires étrangères, l'administration et le peuple palestinien ont eu raison de réagir vivement à l'annonce de cet accord jeudi. "L'histoire et la conscience des peuples de la région n'oublieront et ne pardonneront jamais ce comportement", écrit le ministère en dénonçant une trahison des Palestiniens.

"Il est extrêmement préoccupant que les EAU puissent, de manière unilatérale, tenter de faire table rase du Plan de paix arabe (de 2002) élaboré par la Ligue arabe", poursuit le communiqué.

Une "stupidité stratégique" pour l'Iran

Téhéran, de son côté, parle d'une "stupidité stratégique d'Abou Dhabi et de Tel-Aviv qui renforcera sans aucun doute l'axe de résistance dans la région".

"Le peuple opprimé de Palestine et toutes les nations libres du monde ne pardonneront jamais la normalisation des relations avec l'occupant et le régime criminel d'Israël et la complicité des crimes du régime", a ajouté le ministère iranien des Affaires étrangères.

Appel à une réunion d'urgence de la Ligue arabe

L'accord "ne sert pas la cause palestinienne" et constitue un "chèque en blanc" pour la poursuite de "l'occupation" par Israël, a dénoncé pour sa part le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

"Les dirigeants palestiniens rejettent ce que les Emirats arabes unis ont fait. Il s'agit d'une trahison de Jérusalem et de la cause palestinienne", a indiqué dans un communiqué l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, appelant à une "réunion d'urgence" de la Ligue arabe.

L'Egypte salue "une étape" vers la paix

"J'apprécie les efforts des artisans de cet accord pour la prospérité et la stabilité de notre région", a tweeté de son côté le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, saluant "une étape" vers la "réalisation de la paix au Moyen-Orient". L'Egypte est signataire, également sous la tutelle de Washington, du premier traité de paix avec l'Etat hébreu en 1979.

Le sultanat d'Oman a également exprimé son "soutien" à l'accord "historique", par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous espérons que cette décision contribuera à établir une paix complète, juste et durable au Proche-Orient", a ajouté le responsable, cité par l'agence de presse officielle Oman News Agency (ONA).

Accueil positif en Europe et à l'ONU

Saluant l'accord trouvé, la France a jugé que "la décision, prise dans ce cadre par les autorités israéliennes, de suspendre l'annexion de territoires palestiniens est une étape positive, qui doit devenir une mesure définitive", selon le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

Pour le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, il s'agit d'une "contribution importante à la paix dans la région". C'est "un pas historique", a estimé le chef de la diplomatie dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE. "Nous espérons que cet accord (...) va permettre de donner un nouvel élan au processus de paix au Proche-Orient".

"C'est une étape historique qui voit la normalisation des relations entre deux grands amis du Royaume-Uni... A la fin, il n'y a pas de substitut pour des négociations directes entre les Palestiniens et Israël, seule solution pour parvenir à une solution à deux Etats et une paix durable", a déclaré le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab.

Pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, cet accord pourrait créer "une occasion pour les dirigeants israéliens et palestiniens de reprendre des négociations substantielles, débouchant sur une solution à deux Etats conformément aux résolutions onusiennes en la matière".

>> L'accord vu par la presse internationale :

Donald Trump est ses hôtes applaudissent l'accord à la Maison Blanche. [AP/Keystone - Andrew Harnik]AP/Keystone - Andrew Harnik
Accord entre les Emirats arabes unis et Israël: revue de presse internationale / Tout un monde / 4 min. / le 14 août 2020

Agences/oang

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Un ennemi en commun, l'Iran

L'accord entre Israël et les Emirats arabes unis est historique, mais pas vraiment surprenant.

S'ils n‘entretenaient officiellement aucune relation diplomatique, les deux pays coopéraient déjà, notamment dans le domaine du renseignement.

Car Abu Dhabi et Tel-Aviv partagent un ennemi commun: la République islamique d‘Iran. Cet accord vient donc sceller en somme une relation officieuse.

>> Les explications du correspondant de RTSinfo à Dubaï :

Une vue de Dubaï, capitale des Emirats arabes unis. [Keystone - AP Photo/Jon Gambrell]Keystone - AP Photo/Jon Gambrell
L'accord entre Israël et les Emirats arabes scelle une relation officieuse / La Matinale / 1 min. / le 14 août 2020