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Les agressions en lien avec le port du masque se multiplient en France

Le respect du port du masque dans les transports suscite de nombreuses tensions (image d'illustration). [Hans Lucas/AFP - Julie Sebadelha]
France: plusieurs cas d’agressions pour avoir demandé de mettre un masque / Le 12h30 / 1 min. / le 14 août 2020
Ces dernières semaines, les agressions liées au non-respect du port obligatoire du masque se sont multipliées en France. Mardi après-midi encore, une infirmière en a été victime dans un bus de la région parisienne.

La soignante a été frappée à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) par deux adolescents auxquels elle avait demandé de mettre un masque. Ces derniers ont été interpellés par la police et leur garde à vue a été prolongée mercredi de 24 heures, a indiqué le parquet de Bobigny.

Selon une source policière, les deux garçons auraient frappé la passagère "à coups de poings, de pieds et de tête avant de la mettre au sol".

La victime, qui présentait de "nombreuses plaies superficielles et contusions", a refusé d'être prise en charge par les pompiers. Cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été octroyés, selon une source proche de l'enquête.

Des précédents récents

Vendredi dernier, trois hommes avaient été mis en examen, dont deux pour violences aggravées, après l'agression à coups de bâton dans une laverie de Soisy-sous-Montmorency (Val-d'Oise) d'un homme qui avait demandé à un autre client de respecter le port du masque. La scène avait été filmée par des caméras de vidéosurveillance et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait réagi en dénonçant des images "insupportables".

Le 31 juillet, un mineur soupçonné d'avoir frappé un conducteur de bus d'Orléans, qui lui avait demandé de porter un masque, a été mis en examen "pour violence sur personne chargée d'une mission de service public".

La veille, une rixe avait éclaté dans un tram de Dijon, entre des usagers et un conducteur de tram qui leur avait demandé de porter un masque.

Un contexte favorable

De telles violences face à des remises à l'ordre ne sont pas nouvelles, mais le contexte de la pandémie et de ses contraintes peut ajouter une dimension supplémentaire selon certains sociologues.

Au climat anxiogène actuel s’est ajouté en France un discours étatique très autoritaire et des libertés individuelles restreintes, notamment durant la période du confinement. Ces éléments peuvent conduire des personnes déjà portées sur la violence à exploser quand on les rappelle à l’ordre.

oang avec Ariane Hasler et l'afp

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