Le jeune lutteur valaisan Tanguy Darbellay est libre. Ignazio Cassis l'a annoncé vendredi dans un Tweet. Il avait été arrêté dans le cadre des protestations contre les résultats de l'élection présidentielle, à Minsk, en Biélorussie, lundi dernier.
Les démarches menées auprès de son homologue Uladzimir Makej ont abouti, au grand soulagement du ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis, écrit ce dernier dans un Tweet vendredi en début d'après-midi.
Le matin encore, le DFAE indiquait que "les deux parties font tout leur possible pour que le Suisse arrêté lors des manifestations au Bélarus soit libéré au plus vite".
Le Ministère des affaires étrangères de Biélorussie a également mentionné la rencontre dans un communiqué, sans toutefois faire mention du jeune lutteur valaisan de 21 ans. La diplomatie suisse s'activait depuis plusieurs jours pour le faire libérer.
Elle a suivi le dossier avec une "haute priorité". La secrétaire d'Etat Krystyna Marty Lang avait déjà abordé l'affaire mardi avec le vice-ministre des affaires étrangères biélorusse Oleg Kravchenko.
Tanguy Darbellay va "très bien"
Selon le père du lutteur, Christian Darbellay, son fils "va très bien". Il a raconté son émotion et son soulagement lors de l'émission Forum vendredi. "On n'a pas eu de contact avec Tanguy depuis sa détention jusqu'à aujourd'hui", a-t-il dit. "
Sur les conditions de l'arrestation, le père raconte que son fils a été suivi par un policier de la sécurité alors qu'il était en train de rentrer chez lui et qu'il a été contraint de monter dans un fourgon puis conduit à la prison. Le père ignore les raisons de cette arrestation.
Il n'a pas connaissance non plus de mauvais traitements. "A première vue, les prisonniers étrangers ont été épargnés. Tout s'est passé au mieux. Il a eu l'avantage d'être dans une cellule réservée aux étrangers". Un vol de retour a été organisé pour mercredi.
Coups violents et cellules bondées
Les autorités biélorusses ont par ailleurs annoncé vendredi avoir libéré plus de 2000 personnes arrêtées au cours des manifestations des derniers jours.
Dans le même temps, le ministère de l'Intérieur s'est dit préoccupé par la surpopulation dans les maisons d'arrêt après environ 6700 arrestations en quelques jours seulement.
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Certains des manifestants libérés présentent des marques de coups violents et ont décrit des conditions de détention très dures, dans des cellules bondées: "Ils ont arrêté tout le monde, frappé tout le monde, des filles, des garçons, des enfants de 15, 14, 13 ans. Il y avait avec nous un grand-père d'environ 70 ans", a déclaré l'une des personnes ayant recouvré la liberté.
Le vice-ministre de l'Intérieur Alexandre Barsoukov a démenti jeudi soir tout mauvais traitement et assuré que tous les détenus seraient libérés dans la matinée.
L'UE s'apprête à lancer de nouvelles sanctions
L'Union européenne a donné vendredi son feu vert pour sanctionner la répression menée au Bélarus après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko. "Une liste de noms va être établie", ont indiqué à l'AFP plusieurs responsables européens.
"L'UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l'élection", a annoncé la ministre des Affaires étrangères de la Suède Ann Linde à l'issue d'une vidéoconférence avec ses homologues.
"Tout le monde a été d'accord pour déclencher la procédure pour de nouvelles sanctions", a dit à l'AFP son homologue luxembourgeois Jean Asselborn. La France est "pleinement engagée sur le principe de sanctions individuelles ciblées et le soutien aux droits et aux libertés du peuple biélorusse", a confirmé le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune sur Twitter.
Une liste de personnes accusées d'avoir organisé et procédé aux répressions va être établie et elle sera soumise pour approbation aux Etats membres. Cette décision n'est pas du ressort des ministres, a expliqué l'un d'eux.
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agences/sjaq et asch
32 "combattants" russes arrêtés ont été remis à Moscou
La Russie a annoncé vendredi le retour sur son territoire de 32 Russes arrêtés fin juillet au Bélarus où ils ont été accusés d'être des mercenaires chargés de déstabiliser ce pays avant une élection présidentielle contestée.
"32 citoyens russes, précédemment arrêtés en Biélorussie, ont franchi la frontière et se trouvent actuellement en Russie", a déclaré le Procureur général russe dans un communiqué.
Le 29 juillet, 33 Russes avaient été arrêtés au Bélarus et présentés comme des "combattants" du groupe paramilitaire Wagner, considéré comme proche du Kremlin.
Minsk les avait accusés de fomenter des "actes terroristes" avec des opposants bélarusses avant l'élection présidentielle du 9 août, des accusations rejetées par Moscou et l'opposition.