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Les manifestations continuent à Minsk, Poutine aidera Loukachenko

La pression de la rue continue en Biélorussie, le président appelle la Russie à l'aide.
La pression de la rue continue en Biélorussie, le président appelle la Russie à l'aide. / 19h30 / 1 min. / le 15 août 2020
Des milliers de manifestants sont toujours rassemblés samedi à Minsk pour protester contre la réélection du président Alexandre Loukachenko. Ce dernier s'est entretenu avec Vladimir Poutine qui lui a assuré une aide sécuritaire et rejette toute médiation étrangère.

Au moins 3000 personnes étaient rassemblées samedi soir devant le siège de la télévision publique, dans la capitale bélarusse Minsk. Elles réclamaient "la vérité" et protestaient contre la réélection du président Alexandre Loukachenko.

En début d'après-midi, des milliers de personnes ont aussi convergé vers la station de métro Pouchkinskaïa, à l'ouest de la capitale, pour rendre hommage à un homme ayant trouvé la mort à proximité lors d'une manifestation lundi dernier. "Non à la violence!", "Vive la Biélorussie", scandaient les contestataires, portant des fleurs ou faisant le "V" de la victoire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au même moment, entre 500 et 700 personnes sont réunies avec la famille du défunt autour de son cercueil, exposé dans un autre quartier de la capitale, selon une journaliste de l'AFP sur place. La foule s'est ensuite dispersée pour se rendre à la station de métro Pouchkinskaïa.

Depuis dimanche dernier, des dizaines de milliers de manifestants contestent la réélection d'Alexandre Loukachenko à travers le pays, dénonçant des fraudes massives et la violente répression du pouvoir.

>> Point de situation depuis Minsk dans le 19h30 :

Le journaliste Andreï Vaitovich, depuis Minsk, à propos de la situation biélorusse.
Le journaliste Andreï Vaitovich, depuis Minsk, à propos de la situation biélorusse. / 19h30 / 1 min. / le 15 août 2020

Loukachenko parle avec Poutine

De son côté, le président bélarusse Alexandre Loukachenko, en difficulté face à un mouvement de contestation post-électoral, a indiqué que son homologue russe Vladimir Poutine lui avait assuré une "aide" pour préserver la sécurité du Bélarus.

"Nous nous sommes entendus avec lui: dès notre première demande, une aide complète sera fournie (par la Russie) pour assurer la sécurité du Bélarus", a affirmé Alexandre Loukachenko, cité par l'agence publique Belta, après que les deux dirigeants se soient entretenus par téléphone.

Le chef d'Etat bélarusse a notamment soutenu que les manifestations mettaient en péril l'Union entre la Russie et le Biélorussie, une union intergouvernementale en place entre les deux pays.

Alexandre Loukachenko a en outre rejeté samedi la possibilité d'une médiation étrangère, proposée notamment par la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. "Nous n'avons besoin d'aucun gouvernement étranger, d'aucun médiateur", a-t-il affirmé.

"Révolution de couleur"

Selon Alexandre Loukachenko, son pays fait face à une "révolution de couleur" - le nom donné à plusieurs soulèvements populaires dans l'ex-URSS ces 20 dernières années - avec avec des "éléments d'interférence extérieure."

"Les deux parties ont exprimé leur confiance dans une résolution prochaine des problèmes en cours" en Biélorussie, a indiqué dans un communiqué la présidence russe, après cet entretien téléphonique entre les deux présidents.

Depuis dimanche, des dizaines de milliers de manifestants contestent la réélection d'Alexandre Loukachenko, dénonçant des fraudes massives et la violente répression du pouvoir. Depuis deux jours, les autorités ont montré des signes de recul et le président Alexandre Loukachenko a lui même appelé vendredi à une "certaine retenue" contre les protestataires, qu'il avait auparavant qualifiés de "moutons" à qui il fallait "remettre le cerveau en place".

Soutien de Moscou

Le pouvoir biélorusse a reçu le soutien de Moscou qui a dénoncé des tentatives d'"ingérence étrangère" visant à déstabiliser la Biélorussie, un allié historique de la Russie, malgré des tensions récurrentes entre les deux pays ces dernières années.

Le chef de l'Etat biélorusse avait notamment accusé la Russie de vouloir réduire son pays à l'état de vassal et de s'ingérer dans le scrutin du 9 août en faveur de ses adversaires.

afp/jpr

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Sanctions de l'Union européenne

En réaction à ces violences, l'Union européenne a donné vendredi son accord à des sanctions contre des responsables biélorusses liés à la répression ou des fraudes électorales.

Ces sanctions interviennent alors que la mobilisation s'est étendu à la Biélorussie: des chaînes humaines contre la violence et les fraudes se sont multipliées, tandis que des ouvriers d'usines emblématiques ont lancé des actions de solidarité et des débrayages.

Vendredi soir, des milliers de personnes se sont rassemblés devant le siège du gouvernement, déposant des fleurs au pied des jeunes conscrits déployés sur place. D'autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes.