"Justice!", "Pars!", scandaient les protestataires à l'attention du dirigeant bélarusse. Après avoir marché le long de l'avenue de l'Indépendance, près de 100'000 personnes, selon des journalistes de l'AFP, se sont ensuite réunies autour d'un monument dédié aux victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Portant des fleurs et des ballons, vêtus de blanc, les manifestants étaient réunis au milieu des chants et des klaxons. Certains portaient un gigantesque drapeau blanc et rouge, les couleurs de l'opposition.
Répondant à l'appel de Svetlana Tikhanovskaïa, la principale rivale d'Alexandre Loukachenko à la présidentielle, les Biélorusses ont aussi manifesté dimanche dans les principales villes du pays et dans de plus petites communes. Un appel à une grève nationale à partir de lundi circulait dans la soirée sur les réseaux sociaux.
Avant le début de la marche de l'opposition, Alexandre Loukachenko a fait une apparition surprise sur la place de l'Indépendance, devant plusieurs milliers de ses soutiens. "Je vous ai appelés ici non pas pour que vous me défendiez mais parce que, pour la première fois en un quart de siècle, vous pouvez défendre votre pays et son indépendance", a-t-il lancé, sous les ovations.
Nouvelle élection évoquée
Le président biélorusse, 65 ans, a réagi à la volonté de l'opposition d'organiser une nouvelle élection présidentielle, après celle du 9 août qui l'a donné vainqueur mais a suscité des accusations de fraudes massives.
"Si nous faisons ça, nous partirons en vrille et nous n'en reviendrons jamais", a-t-il prédit, face à la foule agitant le drapeau rouge et vert hérité de la période soviétique. "Les élections ont eu lieu, un score falsifié ne peut être de plus de 80%", a-t-il affirmé, en référence aux résultats officiels qui l'ont crédité de plus de 80% des voix.
Un gouvernement imposé depuis l'étranger
S'exprimant depuis une tribune, entouré de gardes du corps, Alexandre Loukachenko a dénoncé la volonté, selon lui, d'imposer au pays "un gouvernement depuis l'étranger". Près de lui se tenait son fils cadet, Nikolaï Loukachenko, parfois présenté comme son successeur potentiel.
"Nous n'avons pas d'amis, tous veulent que nous nous mettions à genoux. La Biélorussie ne sera pas divisée comme en 1939. Nous n'oublierons pas", a affirmé Alexandre Loukachenko. Il a ensuite quitté la tribune sous les applaudissements.
Depuis dimanche dernier, des dizaines de milliers de manifestants contestent la réélection d'Alexandre Loukachenko, dénonçant des fraudes massives et la violente répression.
afp/jpr