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Pologne: fin de la coalition gouvernementale

Le parti du Premier ministre J.Kaczynski devrait perdre le pouvoir
J.Kaczynski se retrouve à la tête d'un gouvernement minoritaire
Le président polonais Lech Kaczynski a franchi lundi un pas de plus vers des élections législatives anticipées cet automne. Il a mis fin à la coalition de droite au pouvoir avec le limogeage des ministres populistes ou ultra-catholiques.

Le premier ministre Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du chef de
l'Etat, se retrouve ainsi à la tête d'un gouvernement minoritaire
uniquement composé de représentants de son parti conservateur
(Droit et justice, PiS) et de quelques experts.



Sur le papier, il ne dispose plus de majorité à la Diète (chambre
des députés). Les frères jumeaux au pouvoir ont remplacé lundi les
deux ministres du parti ultra-catholique de la Ligue des familles
polonaises (LPR) et les deux ministres restants du parti populiste
Autodéfense par des personnalités membres ou proches du PiS.

«La fin des travaux...»

Auparavant, le premier ministre avait déjà limogé le chef
d'Autodéfense, Andrzej Lepper, alors ministre de l'Agriculture, en
l'accusant de corruption et d'»activités criminelles» sans apporter
de preuves. Il avait aussi démis de ses fonctions le ministre de
l'Intérieur Janusz Kaczmarek, pourtant un fidèle, accusé d'avoir
averti Lepper que la police anti-corruption enquêtait sur
lui.



«Ces changements sont le résultat d'un changement de la situation
politique, de la fin des travaux de la coalition entre le PiS,
Autodéfense et la LPR», a expliqué lundi le premier ministre.



La semaine dernière, les frères Kaczynski se sont prononcés en
faveur de l'organisation d'un scrutin anticipé, deux ans avant
l'échéance normale de 2009, probablement le 21 octobre. Ils ont
obtenu le soutien de la principale formation d'opposition,
Plateforme civique (PO), qui veut rétablir la stabilité en
Pologne.

«Guet-apens» contre Lepper?

Les conservateurs et les libéraux contrôlent à eux seuls 61 %
des sièges de députés. Il leur faut trouver encore le soutien de 26
députés pour mettre terme à leur mandat actuel.



Mais alors que les sociaux-démocrates (SLD) sont d'accord pour des
élections, ils réclament la création au préalable d'une commission
d'enquête parlementaire sur les opérations secrètes du bureau
anti-corruption CBA, l'enfant chéri des frères Kaczynski, soupçonné
d'avoir organisé un guet-apens contre Lepper.



Le PiS n'est pas le parti favori pour le moment, les libéraux de
Plateforme civique le distancent de plus de dix points dans les
sondages. Mais il y a deux ans, la formation des frères Kaczynski a
su remonter la pente grâce à une bonne campagne.



ats/tac

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Longue série de crises

Créée en avril 2006, la coalition hétéroclite du PiS des frères Kaczynski avec les populistes et l'extrême droite a connu une série de crises. La dernière en date ne pouvait guère trouver d'autre issue que l'organisation de nouvelles élections.

En un peu moins de deux ans de pouvoir des frères Kaczynski, les Polonais ont connu deux Premiers ministres, cinq ministres des Finances et trois ministres de l'Intérieur.

Débarrassé de ses alliés encombrants, Jaroslaw Kaczynski a souhaité à ses nouveaux ministres de «contribuer à ce que ce gouvernement puisse continuer à travailler aussi après les élections».

La solution la plus rapide pour déclencher un scrutin, aux termes de la Constitution polonaise, est l'adoption d'une motion d'autodissolution du Parlement par une majorité d'au moins deux tiers des députés.

Kaczynski, mal partis

Le PiS des frères Kaczynski n'aborde pas les élections dans la meilleure position.

Selon un récent sondage, les libéraux de Plateforme civique sont crédités de 33% des voix contre seulement 22% pour le PiS.