Juan Carlos, 82 ans, "s'est rendu aux Emirats arabes unis le 3 août et y reste", a déclaré un porte-parole de la Maison royale, confirmant une information d'une chaîne de TV, ajoutant simplement: "C'est ce que nous a dit le roi Juan Carlos".
L'ancien monarque avait annoncé le 3 août qu'il s'éloignait de son pays pour "faciliter l'exercice" de ses fonctions à son fils Felipe VI, au moment où les justices suisse et espagnole épluchent ses comptes en banque. Il avait fait savoir par son avocat qu'il restait à la disposition de la justice si besoin était.
Certains médias espagnols avaient cru savoir que l'ex-roi d'Espagne s'était rendu en République dominicaine, mais ces informations avaient été démenties par les autorités locales. Un journal en ligne avait évoqué de son côté les pistes du Portugal, de la France ou de l'Italie.
Une commission suspecte
L'ex-roi avait déjà abdiqué en raison des scandales, mais ceux-ci le poursuivent. La justice suisse enquête sur une commission de 100 millions de dollars qu'il aurait touchée de l'Arabie saoudite sur un compte en Suisse en 2008.
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La Cour suprême espagnole a annoncé en juin l'ouverture d'une enquête sur son éventuelle responsabilité pénale, mais uniquement pour des faits commis depuis son abdication. Il était couvert jusque-là par l'immunité royale.
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Juan Carlos était monté sur le trône en 1975 à la mort du dictateur Francisco Franco, qui l'avait choisi pour lui succéder et avait conduit la transition du pays vers la démocratie. Il a été longtemps populaire avant que son image soit ternie par ses liaisons et des soupçons de corruption.
De son côté, la reine émérite Dona Sofia, dont Juan Carlos vit séparé depuis longtemps, est restée en Espagne.
Agences/oang
Un exil mal vu par l'opinion
Ce départ en exil de l'ancien roi n'a pas été bien accueilli en Espagne. Selon un sondage publié dimanche par ABC, journal favorable à la couronne, 56% d'un échantillon de 802 personnes le désapprouvent. Et 61% estiment qu'il nuit à son fils.
Les partis anti-monarchistes, y compris la gauche radicale Podemos qui fait partie du gouvernement, ont dénoncé une "fuite".