"Nous aurons notre prochaine réunion le 14 octobre à Bruxelles",
a déclaré Wolfgang Ischinger, le négociateur européen de la Troïka
(Russie, Union européenne et Etats-Unis).
Au nom des six grandes puissances du groupe de contact (France,
Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Italie, Etats-Unis), le chef de la
diplomatie britannique David Miliband les avait appelés jeudi soir
à négocier de "manière constructive", à l'issue d'une réunion sur
le Kosovo au siège de l'ONU.
Date butoir
Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, avait estimé
peu avant que les négociations étaient "dans une phase décisive".
Mais le président kosovar Fatmir Sejdiu a prévenu: "La partie serbe
peut présenter des idées, elles seront pour nous inacceptables".
"Nous serons très clairs et très décidés. Nous n'avons pas d'autre
solution que l'indépendance", a-t-il souligné.
Les négociateurs de la troïka ont jusqu'au 10 décembre pour mener
à bien une ultime tentative de médiation et trouver un compromis
qui convienne aux deux parties. Elle doit terminer sa mission, au
plus tard à cette date, par un rapport au secrétaire général de
l'ONU Ban Ki-moon. Les leaders kosovars ont annoncé qu'ils
proclameraient l'indépendance si aucun compromis n'était alors
trouvé.
afp/sun/boi
Positions divergentes
La réunion était chapeautée par une troïka (UE, USA, Russie).
Celle-ci a été constituée après que la Russie, alliée traditionnelle de la Serbie, a empêché l'adoption au Conseil de sécurité d'une résolution favorable à une indépendance du Kosovo sous contrôle international, préconisée au début de l'année par le médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari.
Les Etats-Unis font pression depuis des mois pour l'indépendance du Kosovo, quitte à reconnaître unilatéralement une indépendance autoproclamée de cette province serbe peuplée à 90% d'Albanais et administrée par l'ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999.
Les Européens, qui pourraient jouer un rôle d'arbitre, sont divisés: la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne sont favorables à une reconnaissance en dehors de l'ONU, concertée avec les Etats-Unis.
Mais des pays tels que l'Espagne, la Grèce ou Chypre, confrontés à des revendications indépendantistes, sont réticents. Ils insistent pour que le statut du Kosovo soit réglé par une résolution de l'ONU.